La Poste compte lancer, au premier trimestre 2023, un fonds de 500M€ pour la logistique urbaine. Sa mission ? « Acquérir des fonciers en périphérie ou au cœur des métropoles, des volumes capables d’héberger les activités de logistique urbaine du groupe ou d’autres opérateurs », a annoncé Rémi Feredj, directeur immobilier du groupe, le 23 novembre en conférence de presse.
La Poste et la Banque des Territoires, filiale de la Caisse des dépôts, détiendront chacune 40% du capital. Les 20% restants seront entre les mains d’un investisseur, à sélectionner d’ici mi-décembre.
Parmi ses premières opérations, citons les 5 000 m² à livrer l’été prochain en lieu et place de l’ex-raffinerie Petroplus à Vendenheim (Bas-Rhin), dans l’EcoParc rhénan.
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Onze métropoles partenaires
Ce projet alsacien, qui fait l’objet d’un bail en l’état futur d’achèvement (Befa) avec Brownfields, investisseur dans des parcelles à dépolluer, n’est donc pas alimenté par les 200 M€ déjà engagés par La Poste Immobilier, la foncière du groupe. Cette enveloppe dotée de capitaux propres vise, d’ici 2026, la création de 300 000m² dédiés à la logistique urbaine, à travers 50 nouveaux sites. Parmi eux, l’immeuble Magenta de 1 000m² à Paris (10e) qui appartient au groupe, en cours de réhabilitation. Le sous-sol sera dédié, d’ici 2024, à la logistique urbaine. Aux étages : 100 logements dont 50 sociaux seront créés.
Le Grand Paris et les 42 autres agglomérations de plus de 150 000 habitants qui devront avoir instauré une Zone à faibles émissions mobilité (ZFE-m) d’ici 2025, comme Bayonne, Annecy ou encore Le Mans, sont visées par ces 200M€ de La Poste Immobilier. La convention de partenariat pour la décongestion des villes et une meilleure qualité de l’air entre le groupe public et onze métropoles, de Toulouse à Brest, va dans ce sens. Celle-ci doit être signée d’ici la fin d'année.
Des sites de logistique urbaine de trois types
Outre les 50 000 m² loués à des propriétaires d’entrepôts comme UPS, La Poste exploite actuellement 170 000m² de surfaces dédiées à la logistique urbaine, via une centaine de sites. Ceux-ci entrent dans une de ces trois catégories : « L’espace de logistique urbaine (ELU) d’une surface inférieure à 500m², situé en centre-ville, comme à République (Paris, XIe) ; le centre de distribution urbaine (CDU) de 500 à 5 000m², au début de la ZFE comme à Nanterre (Hauts-de-Seine), et l’hôtel de logistique urbaine (HLU) de plus de 5 000m², à l’extérieur de la ZFE mais à proximité immédiate de sa frontière comme à Lezennes (Nord) », a présenté Agnès Grangé, directrice de la logistique urbaine du groupe.
Dans ce marché en croissance mais caractérisé par un manque de foncier, La Poste dispose de deux avantages sur ses concurrents privés comme Altarea. « Nous avons déjà du foncier car nos centres de tri, situés dans les villes, datent de la fin du XIXe siècle, a souligné Philippe Wahl, le PDG de La Poste. Ensuite, ces bâtiments ont toujours été bien traités par mes prédécesseurs. Cela évite aujourd’hui de réhabiliter ces sites industriels, sans effort considérable de dépollution. » Précieux.