C'est un signe fort de l'engagement du groupe La Poste dans la logistique urbaine. Philippe Wahl, son P-DG, s'est déplacé en personne pour inaugurer fin février, à Fontaine, à 10 minutes à vélo du centre-ville de Grenoble (Isère), le premier centre mutualisé de distribution urbaine (CMDU) du réseau Urby (1 300 m2 ). « La logistique urbaine figure depuis cinq ans parmi les cinq pro-jets stratégiques de l'entreprise », rappelle Frédéric Delaval, directeur du projet prioritaire commun de logistique urbaine de La Poste. Le lancement d'Urby marque donc pour l'entreprise une nouvelle étape de la diversification de ses activités destinée à compenser l'effondrement de son métier historique, la distribution du courrier.
Objectif : 22 villes en 2020. Premier actionnaire d'Urby, avec 25 % des parts, La Poste contribue à son financement à hauteur d'environ 6 M€, aux côtés de la Banque des territoires (24 %), de Demeter, un fonds d'investissement vert (20 %), et d'un triptyque composé d'actionnaires locaux. Avec celui de Grenoble, Urby compte au total sept sites (Toulouse, Lyon, Montpellier, Clermont-Ferrand, Saint-Etienne et Bordeaux). Neuf implantations supplémentaires sont prévues d'ici à la fin 2019 dans d'autres métropoles régionales, dont Strasbourg, Rennes, Nantes, et Aix-Marseille. « Notre objectif est d'être présents dans 22 villes en 2020 », complète Frédéric Delaval. Les centres logistiques Urby sont positionnés à proximité immédiate des grands axes routiers, et à moins de 4 km des hypercentres. « Notre logique n'est pas d'acquérir ou de construire, mais de sélectionner des bâtiments existants de 1 000 à 1 500 m2 en moyenne, accessibles aux poids lourds et aux véhicules légers, équipés de quatre à huit portes à quai, ainsi que des zones de cross- docking [entrée et sortie de marchandises, NDLR] et de stockage. »
A terme, ce réseau de CMDU sera complété par des espaces logistiques urbains (ELU) de 200 à 400 m2 situés en cœur de ville. « Nous travaillons à Marseille sur la possibilité d'en instaurer un par arrondissement », confie Frédéric Delaval. A Paris, l'objectif est de développer 80 micro-hubs de cœur de ville à l'horizon 2024. Comme le reconnaît l'expert, toute la difficulté sera de trouver de nouveaux locaux.
