Pourquoi et comment décider d'une implantation ? Comment implanter un parc éolien dans l'une des zones les plus venteuses du littoral français ? Autant de questions abordées lors d'un récent colloque organisé par le conseil général de Loire-Atlantique et l'association fédérative départementale des maires du département. « Plus de quarante-sept demandes d'information préalable ont été déposées à la préfecture depuis 2001, et deux études d'impacts ont été rédigées dans notre département, déclarait André Trillard, président du conseil général 44, soulignant le devoir d'anticipation qui pèse sur les élus. »
D'ici à 2010, les énergies renouvelables devront représenter 21 % de la consommation française. La filière éolienne devrait connaître la croissance la plus importante, d'autant que des conditions tarifaires sont avantageuses pour la vente d'électricité d'origine renouvelable.
Au-delà de 12 m, l'opérateur doit déposer un permis de construire
Reynald Bavay, spécialiste en aménagement du territoire et insertion territoriale des projets de parcs éoliens à l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), a rappelé les démarches nécessaires pour implanter une éolienne. Lorsque la hauteur de l'équipement est supérieure à 12 mètres, l'opérateur doit déposer un permis de construire. Celui-ci est délivré si le projet respecte les règles et servitudes d'urbanisme applicables sur l'espace concerné (règles nationales et locales).
Paul Néau, directeur du bureau d'études Abies (Toulouse), a décliné les étapes d'instruction des dossiers ; l'étude d'impact et de l'enquête publique sont en effet obligatoires à partir de 2,5 MW de capacité de production éolienne. L'impact sur le milieu biologique, le milieu humain et l'insertion paysagère doivent être pris en compte.
Mener une concertation active auprès de la population
En termes de nuisances sonores, les éoliennes doivent être éloignées de 400 mètres des premières habitations. Par ailleurs, l'entreprise s'engage à remettre le site en état après exploitation. Stéphanie Cariou, paysagiste à l'Atelier de l'île (Brest-Paris), a souligné que les projets doivent être « esthétiques, disposés avec harmonie, pour respecter et organiser les paysages ». Deux impératifs ont été rappelés par tous les experts : pour développer l'éolien, il faut respecter les critères environnementaux et, surtout, mener une concertation très active auprès de la population.
La commune vendéenne de Bouin (Vendée) vient d'ouvrir un parc de huit éoliennes sur son territoire, géré par la société Siif (filiale d'EDF). Le Sydev (Syndicat départemental d'énergie et d'équipement de la Vendée), propriétaire de trois des huit éoliennes, a créé une régie de production spécifique, Reve (Régie d'électricité de Vendée). La commune bénéficie d'une taxe professionnelle de 180 000 euros par an et de la location de cinq parcelles. Actuellement, six autres parcs éoliens sont en pré-étude en Vendée.
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Eoliennes à Bouin, premier parc éolien des Pays de la Loire.