Les constructeurs de maisons individuelles continuent de baisser leurs prévisions de vente. Alors qu’ils s’attendaient déjà un net recul de leur activité en 2018, les professionnels anticipent entre 12 et 15% de baisse au lieu de 8 à 10%, soit entre 115 000 et 120 000 ventes. En cause selon LCA-FFB, syndicat des constructeurs et aménageurs de la FFB : la réduction des aides publiques, comme la baisse de la quotité du PTZ sur les territoires détendus et la suppression de l’APL accession.
En effet, à fin juillet 2018, le marché de la maison neuve affiche une chute de 9,8% en glissement annuel sur douze mois. Ce décrochage est encore plus important sur les sept premiers mois de l’année, à -13,7%. Les ventes brutes en secteur diffus atteignent ainsi à 123 600 unités sur un an, contre 135 000 unités en 2017. « Le mois d’août sera au-dessus de 14% de chute », alerte Patrick Vandromme, président de LCA-FFB.
Baisses des ventes dans toutes les régions
De mai à juillet 2018, comme lors du premier trimestre, la totalité des régions ont vu les ventes de maisons neuves en secteur diffus reculer en glissement annuel, alors qu’en 2017, seulement cinq d’entre elles affichaient un pourcentage négatif. La Normandie (-23%), l’Auvergne-Rhône-Alpes (-21%), et l’Occitanie affichent notamment de fortes baisses. Seules les régions Paca (-6%) et Pays de la Loire (-5%) limitent la dégringolade.
Ce décrochage inquiète de plus en plus les professionnels. Et les données récentes sur l’attribution de PTZ viennent confirmer ces craintes. Le nombre de prêts accordés sur les huit premiers mois de 2018 se sont effondrés de 34% dans le neuf par rapport à la même période en 2017, et de 55% dans l’individuel neuf.
Inquiétudes pour 2020
Du côté de l’APL Accession, le Crédit Foncier estime qu’à cause de sa suppression, 20 000 opérations d’accession ne se réaliseront pas en 2018. De plus, selon Benoît Catel, directeur général de l’institution bancaire, « les taux d’intérêt auront tendance à remonter parce que les dispositifs ne seront pas revus à la hausse. Ce qui poussera une inflexion sur le marché immobilier. »
Conséquence, si 2019 devrait atteindre les mêmes niveaux de vente de maisons individuelles que 2018, LCA-FFB s’inquiète pour 2020. « La baisse sera beaucoup plus brutale que celle que nous avons connue, à cause de la disparition du prêt à taux zéro fin 2019, alerte Patrick Vandromme. Notre seule consolation est l’augmentation de 5% du prix de vente moyen. »
Sur la production de maisons, la fédération souligne malgré tout de bonnes performances au premier semestre 2018, résultats des ventes en hausse de 2016 et 2017. Elle envisage néanmoins une baisse au second semestre et en 2019.
