Deux fois par an, l'association Clameur (Connaître les Loyers et Analyser les Marchés sur les Espaces Urbains et Ruraux) publie son tableau de bord qui étudie la situation du marché locatif privé sur 1 573 villes, regroupements de communes et pays de plus de 10 000 habitants. Il recouvre en outre 96.0 % du marché locatif privé de la Métropole.
Un « Recueil des loyers » classe ainsi 4 535 territoires, en distinguant les loyers selon le type de logements (studio/1 pièce, 2 pièces, ...) : 3 054 villes (70.7 % des villes de plus de 2 500 habitants) et 1 481 EPCI (72.2 % des EPCI de plus de 2 500 habitants).
Mercredi 6 septembre, l'association a publié les données arrêtées à août 2016. Elles confirment que la reprise d’activité du marché locatif privé se consolide. Après une année 2015 qui avait enregistré une progression soutenue (+ 11.4 %), le nombre des relocations et des locations nouvelles a encore augmenté depuis le début de l’année : + 4.0 % sur les huit premiers mois de 2016.
Mobilité en hausse et loyers stables
La mobilité résidentielle continue sa hausse (31,5 % contre 30.3 % en 2015), et ce même à Paris depuis le printemps dernier, à 19.3 % (sous sa moyenne de longue période qui est déjà particulièrement basse), retrouvant juste le niveau qui était le sien en 2009. "La situation de ce marché reste tendue, compte tenu de la pression des demandes qui s’y présentent", avertit Michel Mouillart, universitaire spécialiste du logement.
En dépit de la reprise d’activité constatée dès 2015, la montée de la vacance a cependant été sensible depuis 2008 (+ 11.9 %) : soit 1.3 semaine de recettes perdues. Le niveau actuel de la vacance, 5.0 semaines en moyenne, équivaut chaque année à une perte de 3.0 % des loyers perçus.
Des loyers qui, alors qu'ils reculaient encore de 1,4 % à même époque l'année dernière, sont cette fois repartis à la hausse : +0,5 % sur les 8 premiers mois de 2016.
Depuis 2012, ils ont augmenté de 0.2 % par an, pour une inflation à 0.4 % (Insee). Le décrochage était intervenu dès 2007 : depuis, la hausse des loyers se situe, en moyenne, sous l’inflation (loyers : + 1.0 % par an et inflation : + 1.1 % par an). C'est particulièrement marqué à Paris (voir schéma ci-dessous).

Pas assez d'entretien/rénovation
Une des explications avancée est un recul de l’effort d’amélioration et d’entretien des logements ces deux dernières années. Effort qui est reparti à la hausse en 2016 mais qui reste sous sa moyenne de long terme : de 16,2 % à 18,5 % par rapport à 23 %. Ainsi, en 2016, après ces deux années insuffisantes, les loyers baissent entre deux locataires dans 18 des 21 anciennes régions.
Un recul qui s’avère insuffisant pour compenser la dégradation passée de l'effort d'entretien et qui pourrait "remettre en cause les objectifs de la loi de Transition énergétique", avertit Michel Mouillart.