Martin Malvy : l'Etat doit "piloter" la réindustrialisation de Toulouse

L'Etat doit "piloter" la réindustrialisation de Toulouse, a estimé Martin Malvy, président socialiste du conseil régional Midi-Pyrénées, en présentant les propositions de la région.

"C'est une affaire de solidarité nationale dont la responsabilité ne peut être abandonnée à Total ou à la SNPE", a estimé M. Malvy.

Le président de la région a proposé plusieurs axes de développement mais a avant tout demandé au comité industriel d'aménagement et de développement du territoire (CIADT) de décembre de créer un "fonds d'industrialisation qui pilote les structures de conversion (...) pour compenser les emplois perdus dans la chimie, mais aussi pour faire face à l'échelle de la région aux incertitudes qui planent sur l'aéronautique et l'espace".

Lors d'une conférence de presse, M. Malvy s'est refusé à chiffrer les montants à mobiliser, tout en soulignant que "la région était prête à y participer dès lors que l'Etat aura dit ce qu'il veut". L'enjeu est "de l'ordre de 10000 emplois à préserver", selon l'ancien ministre socialiste.

TotalFinaElf "doit faire bien plus que sa promesse de créer mille emplois, ce qui est quelque peu dérisoire" et "l'Etat a une responsabilité particulière, d'autant qu'il est propriétaire de la SNPE à laquelle on interdit de redémarrer une partie des activités", a ajouté M. Malvy.

Dans l'entourage de M. Malvy, on craint notamment "que faute de pilotage d'ensemble par l'Etat, les sociétés mandatées par AZF et SNPE (SODIE et SOFRED) soient en concurrence et se limitent à primer des transferts d'emplois vers Toulouse, soit zéro création nette à l'échelle de la région".

Le conseil régional propose de s'appuyer sur les atouts de Toulouse dans la recherche (espace, chimie) et s'associe notamment au projet de création d'un institut européen de la sécurité industrielle avancé par les dirigeants de TFE.

Ses propositions au CIADT prévoient aussi, comme le Maire de Toulouse Philippe Douste-Blazy un développement des biotechnologies dans la ville.

La région table en particulier sur la création d'un institut des sciences du vivant et appelle l'INRA à localiser à Toulouse un pôle "génome végétal". Toutefois, pour M. Malvy "se limiter aux biotechnologies est très insuffisant, la région est pour l'instant seule à présenter un plan cohérent".

Dans le secteur aéronautique, La région demande la confirmation du projet de transfert de 400 chercheurs de l'ONERA en région toulousaine et souhaite que l'Etat présente la candidature de Toulouse pour accueillir la future agence européenne de sécurité aérienne, face aux candidatures de Cologne (Allemagne) et d'Amsterdam (Pays-Bas).

Au titre de l'espace, M. Malvy souhaite que Toulouse "se positionne" pour accueillir le futur centre européen des applications de la navigation par satellites dans le cadre du programme Galileo.

"Nous ne demandons pas des transferts autoritaires mais de s'appuyer sur l'existant pour redynamiser Toulouse", a souligné le président du conseil régional. Lequel entend bien préserver les autres engagements de l'Etat déjà inscrits au contrat de plan: "nous demandons confirmation des engagements en matière de routes et d'universités car nous craignons des gels ou annulations de crédits", a souligné M. Malvy.

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