Métropole de Strasbourg : le tram ouest, une extension de nouvelle génération

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Les emprises limitées pour aménager les voies caractérisent l’ensemble du projet qui s’étend sur 4,2 km.

L'extension de la ligne F du tramway de Strasbourg (Bas-Rhin) en direction de l'ouest se met sur ses rails. Le début de leur pose est prévu dans le courant de cet été, à la suite du démarrage, en avril, des travaux de réalisation de la voirie. Les chantiers vont se succéder jusqu'à la mise en service visée en novembre 2025, au terme d'un investissement de 120 M€ TTC, dont 83,7 M€ HT de travaux. Ceux-ci se répartiront en une cinquantaine de marchés : la Compagnie des transports strasbourgeois (CTS), l'exploitant du réseau agissant ici en qualité de maître d'ouvrage délégué de l'Eurométropole, se montre ainsi fidèle à son principe d'allotissement maximal.

Lingenheld TP, d'une part, et le groupement Trabet-Sater, d'autre part, ont remporté les lots principaux de voirie et de construction de la plateforme, chacun sur environ la moitié du linéaire de 4,2 km à créer entre le faubourg strasbourgeois de Koenigshoffen et les communes d'Eckbolsheim et Wolfisheim.

Le « découpage » du projet en deux grandes sections de dimensions semblables s'explique par la longueur relativement conséquente de l'extension. « De surcroît, leurs caractéristiques diffèrent assez significativement. Un tronçon moins dense se dirige vers la périphérie ouest pour la desserte d'Eckbolsheim et Wolfisheim. L'autre traverse une zone beaucoup plus urbanisée jusqu'au terminus actuel de la ligne F en direction du centre-ville de Strasbourg. Elle implique une requalification profonde de l'espace public et la gestion des flux de circulation tout en renforçant la végétalisation de l'espace public », décrit Gilles Renck, membre de la direction du groupement Getas, qui assure la maîtrise d'œuvre.

Aménagements connexes. Les réaménagements connexes concernent d'ailleurs un périmètre plus large que la nouvelle ligne. Le programme comprend ainsi une section de travaux sur quelques centaines de mètres non retenus au tracé de l'extension du tram, le long de la route des Romains, l'épine dorsale de Koenigshoffen, car l'Eurométropole a décidé de desservir le quartier prioritaire du Hohberg par un crochet de la ligne. Ce chantier, dont les appels d'offres ont été lancés fin mai, visera notamment à élargir les trottoirs et à favoriser les modes de déplacement doux. De plus, le pont d'accès au parc Gruber recevra un nouveau tablier, avant la construction, d'ici 2027, d'une passerelle de 530 m pour piétons et cyclistes au-dessus de la voie ferrée. A rampe hélicoïdale, celle-ci sera en structure métallique et revêtement en béton fibré à ultra-hautes performances. Quant à celui des Romains, que le tram empruntera, il va être renforcé par l'ajout d'une pile fondée sur des micropieux.

Les emprises limitées pour aménager les voies caractérisent l'ensemble du projet, ce qui entraîne un défi supplémentaire pour les entreprises, en l'occurrence le lot Lingenheld : le tramway circulera en voie « mixte » (ou « banale ») partagée avec la voiture, « sur une longueur de près de 1 km, jamais pratiquée jusqu'à présent à Strasbourg », souligne Bertrand Frérot, directeur de la maîtrise d'ouvrage à la CTS.

Par ailleurs, le « vert » sera à l'honneur avec l'engazonnement sur environ 2 km et surtout, l'application de l'infiltration des eaux pluviales sur place. Une autre première pour le tram strasbourgeois que cette extension embarque avec elle.

Informations techniques

Maîtrise d'ouvrage : CTS.

Maîtrise d'œuvre : groupement Getas formé par Serue Ingénierie (mandataire), Egis, Stoa (architecte-urbaniste) et Transitec.

Entreprises : Lingenheld TP/Trabet-Sater (voirie et plateforme), ETF-GTM TP Est (voies), CBA (génie civil sous-station), GTM TP Est (renforcement pont des Romains), Spie (énergie), Eiffage Energie Systèmes et Pontiggia (éclairage).

Une sélection bas carbone

Prendre en compte le bas carbone en amont, dès la sélection des entreprises : le chantier en cours de la ligne F applique cet autre principe novateur. Les candidats ont en effet dû produire un estimatif des émissions de CO2 de leur offre, qui compte pour 10 % de leur notation. La conformité de la réalité aux engagements sera vérifiée. La méthode est exigeante, selon les entreprises, mais valorisante pour celles qui font un tel effort : « Nous avons pu nous appuyer sur notre référentiel carbone interne, sur un circuit court avec notre plateforme d'approvisionnement en matériaux très proche du chantier et sur notre politique de recours maximal au recyclé, ce qui nous a sans doute donné un avantage lors de l'examen de notre offre », estime Stéphane Gartiser, directeur du pôle TP du groupe Lingenheld.

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