Johanna Rolland, maire PS de Nantes et présidente de Nantes Métropole, l'a annoncé cet été : l'Arbre aux hérons, une attraction monumentale réalisée par la compagnie La Machine, devrait voir le jour en 2027, et non en 2023. Trois années d'études techniques ont permis de préciser ce projet d'arbre-sculpture géant (35 m de haut, 55 m de diamètre et plus de 1 000 t), afin de l'enraciner dans le quartier du Bas-Chantenay en pleine transformation (urbaniste : Bernard Reichen). Comme prévu, il poussera sur la partie est de l'ancienne carrière Miséry transformée par l'agence Phytolab en un jardin qui a reçu le Grand Prix aux dernières Victoire nationales du paysage. Mais les études ont fait évoluer le projet et s'envoler la facture qui est passée de 35 à 52,4 millions d'euros, cofinancés, à parts égales, par Nantes Métropole, des partenaires publics et des mécènes privés.
Intégralement en acier, le tronc sera composé d'une souche avec ses racines (50 t), entourée de contreforts ; d'un fût (60 t) sur lequel seront fixées les premières branches ; et d'un couronnement (50 t) d'où partiront quatre branches maîtresses. Cette structure primaire supportera un escalier central à double révolution et 17 branches sur lesquelles nicheront des jardins suspendus et un bestiaire mécanique. Jusqu'à 420 visiteurs pourront s'y promener. Elle sera intégralement revêtue d'une écorce en acier, constituée de tubes serpentant verticalement et de tôle ornementée à l'horizontale. Les branches, de plus de 20 m de porte-à-faux, seront soutenues par des étais imaginés comme des bouquets de lianes tombant jusqu'au sol, à la façon du banian.
Résistant à des vents de plus de 200 km/h. Les fondations ont été étudiées par Arcadis et la structure a été dimensionnée par le bureau d'études Sixense NECS, tandis que la sécurité incendie a été confiée à Efectis, et la classification normative et réglementaire à TUV Nord et au Bureau Veritas. Les effets du vent sur la structure ont été scrutés par le CSTB, et les tests réalisés à la soufflerie de l'IRT Jules Verne ont confirmé que l'arbre pourra résister à des rafales de plus de 200 km/h.
Mais au-delà des éléments climatiques, L'Arbre aux hérons va probablement devoir faire face à des tempêtes politiques. Au sein de la majorité municipale, les écologistes critiquent vertement ce qu'ils considèrent comme un « vieux projet ».