L'année 2020 a été brutale et dangereuse ? Tant mieux ! « Les incertitudes ont révélé le meilleur de NGE, la force de notre collectif. » Antoine Metzger, président du quatrième groupe de BTP hexagonal, ne cachait pas sa satisfaction ce 14 avril en présentant les résultats financiers annuels. Satisfaction aussi bien que l'année 2020 soit terminée et qu'elle ait été si performante.
Certes, les chiffres, comme chez ses homologues, ont baissé : un mois d'arrêt complet ne peut être sans conséquences. Mais, dans le cas de NGE, ils sont loin d'être catastrophiques : - 3,8 % pour le chiffre d'affaires, à 2,402 Mds € (contre 2,497 Mds € un an avant), et - 13,8 % sur le résultat net.
« Nous avons prévu le pire ». Le free cash flow, lui, a nettement progressé (+ 56 %), et la dette a diminué (- 22 %). Selon Jean-Sébastien Leoni, le directeur général adjoint du groupe, « ce désendettement très net est dû à la priorité donnée au printemps de relancer les clients plus rapidement et de se faire payer plus vite ». En parallèle, tous les coûts ont été serrés, les augmentations de salaire décalées, les voitures de fonction non renouvelées, les notes de frais réduites a minima. « Ce ne sont que des petits ruisseaux, mais cela fait de grandes rivières. A l'époque, nous ne savions pas du tout comment la situation allait évoluer, alors nous avons prévu le pire », explique Antoine Metzger.
Les aides de l'Etat au chômage partiel ont été utilisées avec parcimonie : les chantiers, arrêtés à 100 % le 17 mars 2020, avaient intégralement repris deux mois plus tard. En tout, l'entreprise a reçu 14 M€. Une somme qui a permis de passer le difficile cap du premier confinement et de planifier l'avenir.
Désormais, le président se montre bien plus confiant. Les objectifs 2021-2025 rapprocheront un peu plus NGE des autres majors : ils visent à dépasser le cap des 20 000 salariés d'ici à 2025 - ils sont 13 000 aujourd'hui - et à atteindre, cette année-là, les 3,5 Mds € de chiffre d'affaires.
Les pays émergents, nouvelle cible. Concrètement, le groupe compte multiplier les projets d'infra structures par quatre, autant en France qu'à l'international. En France, trois mégas chantiers se présentent : l'éternel serpent de mer du canal Seine-Nord Europe dont le coup d'envoi de la première phase vient d'être autorisé et dont les premiers appels d'offres devraient sortir en fin d'année, une nouvelle phase du Grand Paris Express et le très épineux projet de ligne ferroviaire Lyon-Turin. NGE est, évidemment, sur les rangs. A l'international, l'entreprise vise à la fois les territoires où elle est déjà présente, mais aussi sa nouvelle cible : les pays émergents.
Enfin, il reste des métiers sur lesquels l'entreprise peut lâcher les freins : « On ne construira pas demain la place de village comme on le faisait hier, affirme Antoine Metzger. La minéralité de Bordeaux, qui est une ville splendide, est effrayante en 2021. Ne pas récupérer et réutiliser des matériaux est devenu impensable. » NGE se prépare donc à se renforcer dans les métiers de la dépollution, de la déconstruction, de la transformation énergétique, de l'aménagement fluvial, maritime ou des espaces verts.