Créée en 1973, l'Unapoc regroupe une cinquantaine de sociétés adhérentes, soit la plupart des structures françaises qui se consacrent exclusivement aux missions d'OPC (ordonnancement, pilotage, coordination) et, depuis juillet 1995, de SPS (sécurité et protection de la santé). Ensemble, elles réunissent environ 500 ingénieurs et techniciens représentant la moitié des quelques mille spécialistes qui exercent l'OPC à temps complet, pour un chiffre d'affaires de l'activité évalué par l'Unapoc à 1,5 % de celui du BTP.
Née dans les années 50-60, la profession a occupé le terrain de la planification et de l'organisation. L'apparition au même moment des méthodes de gestion des délais par l'analyse des contraintes (méthodes PERT) a contribué à renforcer sa technicité spécifique. En 1985, la loi MOP consacrait le métier de l'OPC en l'instaurant comme mission de maîtrise d'oeuvre (non incluse dans la mission de base).
Parallèlement, le développement des marchés passés en entreprise générale ou en groupement d'entreprise voyait se généraliser l'OPC contractant de l'entreprise mandataire ou du groupement, ou contractant direct du maître d'ouvrage. Enfin la compétence de coordonnateur fait également partie des missions d'assistance à maîtrise d'ouvrage (AMO), telles que définies en 1994 par l'OPQIBI : missions M41 pour l'organisation-planification des opérations courantes, M42 pour les opérations complexes.
Les méthodes se rapprochent ici de celles du « project management » tel qu'il se pratique dans les pays anglo-saxons. Des méthodes que les adhérents de l'Unapoc, et particulièrement ceux d'entre eux qui sont en compétition avec les Anglo-Saxons sur les marchés internationaux, ont appris à connaître. « Elles constituent pour nous, dit Maurice Pinard, président du syndicat, sinon un modèle, du moins une référence pour l'évolution de la profession. » Déjà garante de la qualité professionnelle de ses membres dont elle exige qu'ils soient détenteurs des qualifications B8 délivrées par l'OPQIBI, l'Unapoc continue d'oeuvrer pour conforter le professionnalisme de ses adhérents et la reconnaissance de leurs compétences. Son effort porte, entre autres, sur la certification ISO 9001. L'objectif est d'atteindre sous peu 10 % d'adhérents certifiés. « C'est une démarche d'avenir, note Maurice Pinard, parce qu'un jour ou l'autre tous les "grands comptes" demanderont cette certification, qui ouvre aussi les portes de l'international. »
Autre projet pour le syndicat : la normalisation des éléments de mission OPC. L'Unapoc y travaille en liaison avec les autres organisations professionnelles du BTP et les représentants de grands maîtres d'ouvrages. L'objectif est de fournir des bases de références claires dans un contexte d'opérations chaque fois différentes. Elle pourrait également contribuer à limiter les « cahiers des charges fous » et l'inflation de réunions qui sont trop souvent le lot des coordonnateurs, et pèsent sur leurs coûts.
A lire
L'ouvrage de référence sur l'OPC, « Coordonner une opération de travaux », par Jacques Armand, a été réédité et actualisé . A jour des derniers textes, il analyse tous les aspects de la fonction du « spécialiste OPC » et propose des modèles de marchés ou de contrats permettant de définir son cadre d'intervention.
PHOTO : Maurice Pinard, président de l'Unapoc : « La certification, une démarche d'avenir qui ouvre aussi les portes de l'international. »