Depuis la mi-octobre et jusqu'au 19 janvier 2020, la deuxième biennale d'architecture, organisée par le Fonds régional d'art contemporain (Frac) Centre-Val de Loire à Orléans (Loiret), propose de réinvestir la notion de solitude, « bien différente de l'isolement », et propice à fabriquer les conditions du vivre ensemble, selon les mots du directeur du Frac, Abdelkader Damani. « C'est un événement significatif, à l'heure où d'autres biennales comme celles de Bordeaux ou de Lyon n'ont pas été reconduites », a relevé le directeur régional des affaires culturelles Fabrice Morio lors de l'inauguration.
Expérimentations. Jusqu'au 19 janvier, le Frac fait dialoguer sa collection, dédiée à l'art et l'architecture, avec des productions plus récentes, dans divers lieux. Aurez-de-chaussée du bâtiment des Turbulences conçu par Jakob + Mac Farlane à Orléans, la biennale a invité la collection du Maxxi à Rome et l'a mise en regard avec un projet de deux architectes italiens qui s'inspirent des constructions sauvages inachevées si fréquentes dans le sud de l'Italie. Elle propose aussi une incursion dans l'architecture computationnelle (intégration de calculs et d'opérations qui modifient sans cesse le modèle informatique) avec un projet vidéo en collaboration avec le Southern California Institute of Architecture. A l'étage, le Frac présente deux monographies, l'une consacrée au travail expérimental de l'architecte allemand Günter Günschel et l'autre à Fernand Pouillon, intitulée « Mes réalisations parleront pour moi », dont la notoriété « exige une revalorisation sérieuse », souligne Pierre Frey, historien de l'art et curateur de cette exposition.
Ailleurs dans la ville, le groupe brésilien Arquitetura Nova est mis à l'honneur, associé à d'autres artistes, pour proposer d'habiter le monde autrement. La médiathèque, elle, s'intéresse au travail de l'Italo-Brésilienne Lina Bo Bardi. La manifestation se déploie aussi dans la rue avec 22 drapeaux face à la cathédrale pour une « fiction spatiale » imaginée par la Palestinienne Nora Akawi. Elle associe enfin les écoles d'architecture de Nantes, Montpellier, Paris-Belleville et Paris-Est, les écoles d'art de la région, et investit les Halles d'Azay-le-Rideau (Indre-et-Loire), sur le thème des « Tours de Babel ».