Ouvrages olympiques [Ep8] : à Bobigny, un engagement durable pour le handisport

L’organisation des Jeux de Paris 2024 aura été l’occasion de constituer une petite collection de nouveaux équipements sportifs publics. Ainsi, dans la préfecture de Seine-Saint-Denis, les architectes Christophe Gulizzi et Daniel Romeo ont réalisé le Prisme pour le conseil départemental. Le bâtiment a été pensé pour accueillir à terme des sportifs porteurs de tous types de handicaps.
 

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A l'issue des Jeux olympiques et paralympiques, le Prisme entamera sa vie d'équipement dédié à la pratique et à la recherche sur le parasport.

Si l’ouverture des Jeux, le 26 juillet prochain, marquait l’échéance ultime de la livraison du bâtiment, la vraie vie du Prisme débutera à l’automne. Ce nouvel équipement sportif conçu par les architectes Christophe Gulizzi et Daniel Romeo et bâti à Bobigny fait partie d’un ensemble de nouveaux bâtiments construits en Ile-de-France qui bénéficieront à la pratique sportive locale ou même nationale en phase héritage.

Ces édifices qui feront d’abord office de lieux d’entraînement pour les athlètes olympiques, ont pour vocation pour être à terme des lieux où les Franciliens iront s’adonner au plaisir de l’escalade, comme dans le nouveau gymnase Marie-Paradis réalisé par l’agence Archi5au Bourget, ou retourneront s’entraîner, par exemple à la salle omnisport Guy-Môquet d’Aubervilliers, reconstruite par l’atelier A Concept. Quant au Prisme, après avoir accueilli cet été les délégations de handball, il deviendra à partir de l’automne un centre de référence pour le handisport.

Drapé dans ses murs de Befup blanc, à motifs d’arabesques, de demi-lunes, de points et de virgules, cet établissement a été voulu par le département de Seine-Saint-Denis pour héberger des pratiques amateurs ou de haut niveau, pour des personnes porteuses de handicaps de tous types, aussi bien physiques que neurologiques.

Acronyme

Ce grand volume blanc apparaît d’abord comme un lieu clos derrière sa mantille de panneaux de Ductal, qui seraient au nombre de… 2 024 pièces. Si le lieu a le sens du symbole, son enceinte ouvragée n’a rien de gratuit. Les façades pleines ou percées sont une réponse au besoin de protection du monde extérieur, notamment pour les sportifs souffrant de troubles de l’attention. Et à y regarder de plus près, cette dentelle est une composition de pictogrammes représentant différentes disciplines handisport. Quant au nom Prisme, il est l’acronyme de Pôle de référence inclusif et sportif métropolitain.

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Le Prisme - équipement sportif - Bobigny - détail Le Prisme - équipement sportif - Bobigny - détail

© Stephen Dock/Christophe Gulizzi Architecte - Agence Romeo Architecture

«Cette notion d’inclusivité signifiait qu’il fallait penser bien plus que PMR. Nous avons dû tenir compte des contraintes très différentes selon les formes de handicap», explique l’architecte Christophe Gulizzi qui a réfléchi au confort des usagers, si différents soient-ils les uns des autres.

L’organisation proposée repose sur la notion de «Falc» : Facile à lire et à comprendre. Elle s’appuie sur un centre de gravité identifiable : un grand patio qui diffuse de la lumière du jour sur trois niveaux. Pour compléter les circulations verticales, une grande rampe s’enroule autour de lui, comme élément manifeste de la fluidité des circuits.

Alcôves

Mais il fallait aussi penser à aménager un peu de complexité. «On sait qu’une grande circulation droite peut générer de l’angoisse chez les personnes souffrant de troubles psychiatriques. Comme le demandait le programme, des espaces où il est possible de se replier pour surmonter une crise ont été créés, sous la forme d’alcôves», poursuit l’architecte.

Sur 12400 m² SP, le pôle permettra la pratique du handball, du basket ou du volley dans deux salles multisports. Il est encore doté d’un espace d’escalade, d’une salle d’armes également adaptée à la pratique du tir à l’arc et d’un dojo. «Si aucun objectif particulier n’était fixé pour l'acoustique, en revanche nous avions des demandes précises en matière d’éclairage, pour qu’il puisse être augmenté ou atténué au besoin. Par exemple, dans une des salles, il est possible de faire le noir total», précise Christophe Gulizzi. Un plateau sportif a aussi été doté d’un sol en résine avec des tracés en leds.

Activités de recherche

En plus d’être un lieu de pratique, le Prisme sera aussi un centre de ressources et de formation ainsi qu’un lieu de recherche médicale. Le Conseil départemental de Seine-Saint-Denis explique que, «façonné en grande partie avec l'Université Sorbonne Paris Nord voisine, l'espace de R&D accueillera des activités de recherche appliquée sur du matériel, comme les fauteuils roulants ou les prothèses, et des tests à des fins d'innovation et d'approfondissement de nos connaissances sur le parasport.»

Fiche technique

Maîtrise d’ouvrage : Conseil Départemental de Seine-Saint-Denis.
Groupement chargé du marché public global de performance : Demathieu Bard Bâtiment Ile-de-France (entreprise, mandataire), Christophe Gulizzi Architecte et Agence Romeo Architecture (architectes), D&H Paysage (paysagiste), Demathieu Dard Maintenance (exploitation, maintenance), Idex Energies (exploitation maintenance technique). BET : CET Ingénierie (TCE), Le Sommer Environnement (HQE), Peutz & Associés (acoustique), Ginger Burgeap (géotechnique), MBACity (BIM manager).
Surface : 12 400 m² SP.
Montant des travaux : 56 M€ HT

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