Selon l’Apur, la consommation énergétique dans le parc social parisien a baissé de 28 % en moyenne après travaux de rénovation. Des résultats jugés « très positifs » par Jacques Baudrier, adjoint à la maire de Paris, en charge du logement et de la transition écologique du bâti. Présentée le 5 mars, l’étude porte sur un panel de 9 162 logements gérés par les trois bailleurs sociaux parisiens – Paris Habitat, RIVP, Elogie-Siemp – et ayant fait l’objet d’une rénovation Plan climat entre 2012 et 2020. « Les 51 opérations analysées ici sont les premières à avoir été financées dans le cadre du Plan climat. Elles portent sur les logements les plus énergivores : 80 % d’entre eux ont été construits entre 1940 et 1980 et sont équipés majoritairement de chauffage collectif avec un niveau de consommation de départ élevé supérieur à 175 kWh/m2/an », détaille Gabriel Sénégas, co-auteur de l’étude avec Anne-Marie Villot.
Une baisse de consommation de 18 % à 31 % selon le mode de chauffage
Si le recul moyen par opération s’établit à -28 %, il varie selon le mode de chauffage considéré : -18 % pour les logements raccordés au chauffage urbain (CPCU) ; -25 % pour ceux chauffés au gaz collectif ; -28 % pour les appartements équipés d’un système de chauffage individuel au gaz et, enfin, -31 % pour ceux dotés de chauffage électrique. « Cette diminution plus forte pour le chauffage individuel électrique résulte principalement de la capacité de régulation des locataires, explique Gabriel Sénégas. Par ailleurs, la tendance à une moindre baisse pour le système de chauffage collectif s’inverse si l’on prend en compte les opérations les plus récentes du fait des efforts de sobriété et de régulation consentis par les bailleurs sociaux suite à la crise ukrainienne ».
Une économie de 200 à 450 euros par an et par ménage
S’agissant des économies d’énergie réalisées, ces 51 opérations ont permis d’éviter la consommation de 20 500 MWh par an, soit un gain de 2 236 kWh par an et par logement, ce qui correspond à une économie moyenne annuelle de 200 à 450 euros par an et par ménage. Là aussi, les gains d’économie d’énergie diffèrent selon le mode de chauffage : 2 050 kWh pour les logements raccordés CPCU ; 2 650 kWh pour ceux chauffés au gaz collectif ; 2 661 kWh pour ceux chauffés au gaz individuel et 2 021 kWh pour les logements au chauffage électrique. « L’économie d’énergie peut être d’autant plus forte que le niveau de consommation de départ était élevé. C’est le cas des logements chauffés au gaz collectif : la réalisation des travaux génère des économies d’énergie conséquentes avec -2 650 kWh par an et par logement et ce malgré une baisse de la consommation avant-après travaux de « seulement » 25 % », commente Gabriel Sénégas.
Enfin, la consommation d’énergie évitée à la suite des travaux sur ces 9 162 logements se traduit par une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 3 700 tonnes de CO2/an.
Un suivi permanent
« Cette étude est la première à donner autant d’informations. Nous avons pu dresser ce bilan car le parc social parisien qui compte environ 270 000 logements est le seul de cette ampleur, à l’échelle nationale, à être engagé dans un tel processus de rénovation. Dès 2009, à la suite de l’adoption du premier Plan climat, la Ville a pris la décision de rénover 4 000 HLM par an, aujourd’hui, nous en traitons 5 000 par an », a rappelé Jacques Baudrier. Sur les 63 000 rénovations déjà financées, 30 000 ont été livrées et 15 000 sont en chantier. L’effort financier est à la mesure du nombre de logements concernés. « Nous sommes passés de 40 000 euros en moyenne par logement pour les opérations du panel à 70 000 euros pour celles que nous finançons aujourd’hui et il faudra compter 100 000 euros par logement pour les projets que nous lancerons dans quatre, cinq ans », a ajouté l’adjoint au logement.
Selon l’élu, l’Apur assurera désormais un suivi permanent de la consommation énergétique des logements sociaux parisiens avec un panel de plus en plus important chaque année.