Aujourd’hui, le développement de chambres individuelles confortables génère des distances très importantes et autant de pas pour le personnel soignant. Où sont les priorités ? Ce qu’attend un malade de son passage à l’hôpital, c’est d’abord de ne pas mourir, de guérir, de ne pas garder de séquelle et de ne pas souffrir. Il souhaite accéder au meilleur de l’offre de soins qui suppose l’accès aux technologies les plus récentes, et ce rapidement. Pour un « promoteur » hospitalier, un mètre carré proche d’un bloc opératoire a bien plus de valeur que s’il en est éloigné. Les plateaux horizontaux évitent les ruptures de charge et sont souvent demandés par les utilisateurs ; mais ils atteignent leur limite d’efficacité à partir d’un certain seuil, de l’ordre de 5 000 à 6 000 m2. On s’aperçoit que la verticalité apporte de l’efficacité. Pourquoi, à l’avenir, ne pas construire des hôpitaux denses de 10 à 12 étages comme aux États-Unis ? L’hôpital d’aujourd’hui et de demain est en perpétuel chantier (locaux et équipements) : le bâti doit permettre de pouvoir interchanger des fonctions différentes (hospitalisation, consultations, secteurs interventionnels, soins critiques, laboratoires, etc.). Dans ce contexte, je plaide aussi pour un nouveau type d’hôpital « pavillonnaire » et défends l’idée qu’une fourchette comprise entre 25 000 et 50 000 m2 (150 à 300 lits maximum) est la bonne taille pour définir une unité architecturale suffisamment compacte et homogène. Ce seuil permet de réaliser des modules hospitaliers de spécialité avec un très haut niveau de technicité et de sécurité médicale. L’approche programmatique par module offre aussi une bonne façon de progresser face à l’évolution rapide des projets médicaux sans nuire au fonctionnement de l’ensemble.
