L’expression « salles obscures » sied assez mal au cinéma les Fauvettes, dans le XIIIe arrondissement de Paris. Certes, dans l’ancien Gaumont Gobelins qui a rouvert en novembre dernier après un chantier de 20 mois, les cinq salles le sont bien, obscures. Mais le reste de l’établissement, qui a été profondément remanié par l’agence d’architecture Loci Anima de Françoise Raynaud, ne l’est en aucun cas.
En façades, le cinéma se permet même un grand coup d’éclat. Les deux entrées, sur l’avenue des Gobelins et sur la rue Abel Hovelacque, pétillent de lumières et de couleurs grâce à des murs pixellisés. Pour Françoise Raynaud, le temps des affiches collées est en effet révolu. « Mais nous ne sommes pas non plus à Shanghai », ajoute-t-elle. Pour éviter les néons basiques et trop agressifs, ce dispositif numérique, constitué de LED, a été conçu avec l’artiste Miguel Chevalier. Il donne un aperçu de la nouvelle programmation du lieu. En effet, en reprenant son nom historique – La Fauvette était à sa création, en 1900, une salle de bal avant de devenir un cinéma en 1937 – l’établissement renoue avec l’histoire. Désormais, ses écrans seront dédiés au patrimoine cinématographique au sens large du terme. Le public pourra y découvrir en copie restaurée des films allant de Godard ou les « Blues Brothers »… à « Retour vers le futur » et « Titanic ».
Généreux et chaleureux
Les spectateurs profiteront de cette programmation dans de meilleures conditions de confort. A Paris, la société des Cinémas Pathé-Gaumont a ainsi entrepris plusieurs chantiers pour remettre au goût du jour des cinémas devenus désuets, voire étriqués. Alors qu’au Gaumont Alésia, le chantier bat son plein, les Fauvettes rouvrent avec le même nombre de salles qu’auparavant mais reconfigurées avec leurs écrans plus grands et leurs rangées plus espacées. De 1 146 places auparavant, la capacité est passée à 646 fauteuils.
Surtout le plan de l’établissement a été remanié pour doter le cinéma des lieux de convivialité généreux que sont le bar et le salon. L’ambiance est chaleureuse grâce à l’usage de bois, jusque pour la structure de l’ascenseur. Elle est surtout très lumineuse. Une verrière coiffe en effet le hall tandis que le cœur de l’îlot est devenu un petit jardin.