Plongée dans l'hyper-densité

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A La Défense, la tour Hekla a dû se frayer un chemin dans les entrailles du sous-sol pour y glisser ses fondations.

 

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Les facettes en verre et acier de la tour Hekla doivent évoquer un diamant dans la skyline de la Défense.

Imaginée par les Ateliers Jean Nouvel, la tour Hekla vient de connaître six mois de travaux très délicats pour s'installer sur un timbre-poste, à quelques mètres seulement du boulevard circulaire de la Défense (Hauts-de-Seine). Pour rendre les opérations plus complexes encore, le site est enjambé par plusieurs ponts, tandis que son sous-sol est traversé par le tunnel ferroviaire des lignes L du transilien et du tramway T2. Afin de tenir compte de ces contraintes, différentes techniques ont été utilisées sur les fondations et les six niveaux de sous-sol, soit 40 m de profondeur au total.

« Pour la façade qui longe le tunnel souterrain, des parois moulées ont été mises en œuvre depuis le terrain naturel », indique Marc Guerpin, directeur grand projet chez Bateg/Vinci Construction France. Ces éléments étant tirantés vers l'extérieur, il a fallu prendre au droit du tunnel et procéder à des mesures de dimensionnement pour que les fondations soutiennent la tour haute de 220 m sans perturber la structure de l'ouvrage souterrain. Des théodolites automatisés ont veillé au respect de l'intégrité de ses voies et de ses parois.

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Radier stratégique. Une fois cette étape franchie, 131 pieux s'enfonçant à une quinzaine de mètres ont été placés, dont une centaine en soutien du radier de 2,50 m d'épaisseur. Ce dernier a été coulé en une seule fois et a nécessité quelque 300 t d'armatures. Il sera amené à supporter le noyau de la tour. Comme une véritable colonne vertébrale, celui-ci abritera les ascenseurs et les escaliers.

Autre technique, utilisée cette fois pour éviter l'effondrement des talus en surface : le recours à des parois provisoires cloutées en béton projeté d'une épaisseur de 15 cm et hautes de 6 m « sur plus de la moitié du linéaire de la périphérie du bâtiment », poursuit Marc Guerpin. Au final, la pose des fondations s'est étendue de septembre 2019 à fin février 2020.

Suspendues pendant le confinement, les opérations ont repris progressivement à partir du 4 mai. Elles mobilisent aujourd'hui 140 compagnons et 60 encadrants, contre 650 ouvriers et 90 ingénieurs attendus lors des futurs pics de travaux.

Un étage par semaine. Maintenant que le rez-de-chaussée est achevé, la tour peut enfin s'élever au rythme d'un étage par semaine. Son noyau sera réalisé de manière classique au moyen de banches. La construction des trois premiers niveaux de superstructure- qui abriteront notamment le grand hall d'accueil, divers services et six niveaux de mégastructure atypique - devrait durer jusqu'à la fin de l'été.

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Concernant les plateaux intérieurs en revanche, il n'y aura pas de poutres, mais des planchers précontraints coulés en place permettant de franchir des portées de plus de 12 m sans retombée. Le gros œuvre devrait prendre fin à l'été 2021. Enfin, l'emblématique façade double-peau sera habillée de 40 000 m² de verre et d'acier et protégée de 22 kilomètres linéaires de brise-soleil.

A partir du 46e étage, Hekla se terminera par un exosquelette métallique qui accueillera une forêt miniature. La livraison de l'ouvrage est prévue, elle, au début de l'année 2022.

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