Plus que jamais convoité par Saint-Gobain, Sika s'affiche en très grande forme

Renforcé par d'excellents résultats en 2014, le fabricant suisse de spécialités chimiques pour le bâtiment Sika a de nouveau rejeté toute prise de contrôle de Saint-Gobain. De son côté, le groupe français reste droit dans ses bottes et compte boucler l'opération au second semestre.

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Sika

Le PDG de Saint-Gobain, Pierre-André de Chalendar, et les autres dirigeants du groupe ont eu le nez creux en lorgnant le fabricant suisse de spécialités chimiques pour le bâtiment Sika. Le vendredi 27 février, l'industriel helvète a dévoilé des résultats 2014 qui témoignent de sa très grande forme : un bénéfice net de 441,2 millions de francs suisses en hausse de 28%, un chiffre d'affaires en croissance de 13% en monnaies locales à 5,571 milliards de francs et un excédent d'exploitation (EBIT) qui s'est amélioré de 21% à 633,2 millions. L'entreprise dépasse ainsi ses objectifs de croissance sur l'année ainsi que les attentes des analystes.

Cette bonne santé financière permet à Sika de montrer ses muscles à son courtisan Saint-Gobain. Le spécialiste français des matériaux de construction prévoit, dans les prochains mois, une prise de contrôle du groupe zougois grâce au rachat des parts de la holding familiale (16,4% du capital de l'entreprise représentant 52,4% des droits de vote au conseil d'administration).

Aisée sur le papier, l'opération prend depuis plusieurs semaines une tournure va-t'en-guerre avec la désapprobation des dirigeants de Sika, d'une partie du conseil d'administration et d'actionnaires représentant près de la moitié du capital de l'entreprise. "Le conseil d'administration et le management rejettent le changement de contrôle dans sa forme actuelle", a d'ailleurs réitéré Sika.

Saint-Gobain toujours déterminé à prendre le contrôle

Lors d'une conférence téléphonique de présentation de ses résultats annuels, le 25 février, Saint-Gobain s'est pourtant montré catégorique : "Notre engagement est irrévocable, nous sommes déterminés à mener à bien cette opération", a rappelé le PDG Pierre-André de Chalendar. "Nous n'attendons plus que les feux verts des autorités de la concurrence mais comptons boucler la prise de contrôle au second semestre".

Evoquant l'opposition acharnée des dirigeants de Sika à l'opération, le patron français a haussé le ton : "J’attends un changement d’attitude. Je pense qu'une partie de la direction et du conseil d'administration d'une société cotée ne peut pas et n'a pas à décider quand et à qui les actionnaires peuvent céder leurs titres. De la même manière, ils ne peuvent pas interpréter différemment les statuts de la société selon les événements ou l'identité des propriétaires en vue de les priver de leurs droits".

La famille Burkard, qui souhaite céder la totalité de ses parts à Saint-Gobain, s'est récemment tourné vers la justice suisse pour faire valoir ses droits, que Pierre-André de Chalendar estime "solides". "Je continue à penser que les choses vont se calmer le moment venu", assure-t-il.

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