Pour les Jeux Olympiques, les voiles du bâtiment Prisme prennent de la hauteur

À Bobigny, le chantier du Pôle de référence inclusif sportif métropolitain (Prisme) bat son plein.

Conçu sous la maîtrise d’ouvrage du Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, pour le compte de la  Société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo), le bâtiment, unique pour sa prise en compte de l’ensemble des handicaps, sera dédié à la pratique parasportive et servira de site d’entraînement pour les délégations à l’été 2024.

À l’œuvre, les équipes de Demathieu Bard Bâtiment Ile-De-France achèvent en ce moment de couler les voiles de grandes hauteurs qui vont ceinturer la salle multisport (50 m de long x 20 m de large), la salle de sport collectif et la salle d’escalade. « Ce sont 300 m linéaires de voiles, atteignant jusqu’à 19,60 m de haut, qui ont été coulés chacun en une fois »,  pose Raoul de Sousa, maître compagnon de l’entreprise, mandataire sur le projet. « Cette méthodologie nous permet d’assurer la qualité du béton architectonique qui restera apparent, en évitant les joints creux horizontaux et les reprises de bétonnage associés, ainsi que les différences de teintes », explique-t-il.

Superposer les panneaux de banche

Ces réalisations d’ampleur ont débuté en décembre dernier par la pose des premières banches. Pour mettre en œuvre les murs de la salle multisport, qui atteignent près de 18,50 m de haut, les banches étaient constituées d’un panneau de surhausse de 1,50 m de haut et de cinq panneaux hauts de 2,80 m et stabilisées au moyen d’étais tirant-poussant de 14 m de long. Une sixième banche de même dimension a été superposée après coup. « Nous devions décomposer la banche ainsi pour éviter que les contraintes de stabilisation, qui prennent en compte la prise au vent et la poussée du béton, deviennent hors-norme. Sans cela, nous aurions été obligés d’utiliser des étais stabilisateurs qui sortaient du cadre standard », détaille Raoul de Sousa.

À ces hauteurs, les compagnons devaient aussi prendre en compte une autre contrainte : la pose de banche n’était pas possible à des vents supérieurs à 35 km/h. Au total, sur l’ensemble de l’équipement, 110 panneaux de banche ont été nécessaires. 

Réalisation au sol de la cage d’armature

En parallèle, les ouvriers préparaient au sol les armatures de chaque train de banche, d’une largeur totale de 9,60 m. Toujours sur l’exemple de la salle multisport, une fois les treillis soudés en place, les renforts d’armatures et les réservations prévues, deux grands profilés métalliques en H de 18 m de longueur étaient sanglés sur la cage d’armature, de façon à la rigidifier. Elle était ensuite levée au moyen d’un palonnier d’une capacité de 6 t.

16 000 m² de béton coulés

Ces éléments mis en œuvre, les compagnons pouvaient procéder à la phase clé du coulage des voiles d’environ 35 cm d’épaisseur. Pour chaque train de banche, deux cheminées de coulage de 17 m de long étaient mises en place afin de pouvoir couler le béton auto-placant. La chaussette de coulage remontait alors avec le béton pour éviter les projections sur les peaux des banches, et donc les imperfections. La vitesse de coulage était régulée grâce à des capteurs de pression et à un accélérateur de prise.  Ainsi, chaque opération demandait entre 7 et 9 heures pour couler les 50 à 60 m3 de béton auto-plaçant sur toute la hauteur d’un voile de 9,60 m de large. Le décoffrage pouvait avoir lieu dès le lendemain. Au total, 16 000 m² de voiles ont ainsi été réalisés.

Ces travaux doivent désormais laisser place à la mise en œuvre de la charpente, et notamment des poutres treillis de 50 m de portée de la salle multisport. Une fois achevé, le bâtiment se parera de panneaux décoratifs en béton fibré à ultra hautes performances.