«Globalement, la construction bois a chuté en 2014 et les entreprises souffrent, mais la part de marché du bois a stagné à 10,4%, ce qui est une bonne nouvelle puisque nous redoutions qu’elle soit en retrait», a assuré Christian Piquet, président national de France bois région, devant un parterre de quelque 300 professionnels participant à Angers à la 12e édition des états généraux du bois dans la construction.
Les premiers chiffres de l’Observatoire général de la construction bois sur l’activité 2014, par rapport à la dernière enquête de 2012, révèlent une chute du chiffre d’affaires global de 8% à 3,7 mds € HT (contre 7% dans le reste du bâtiment) et de 13% sur la seule construction bois qui totalise 1,89 milliard € et 15 000 salariés (-11%). 10 350 maisons bois ont été construites en 2014 contre 14 320 en 2012 (-28%). La baisse est de 27% sur les mises en chantier de maisons individuelles (de 134 700 maisons à 100 000).
1984 entreprises travaillent dans le domaine du bois, toutes activités confondues (construction, charpente, menuiserie, bardage) contre 2200 en 2012 (-10 %). Le neuf totalise les deux tiers du chiffre d’affaires (77%) et la rénovation le quart. «Nous constatons un renforcement des fabricants de charpente et de menuiserie (28% du CA) sur le marché de la construction bois», souligne Christian Piquet.
La «note d’espoir» vient de la progression de l’extension-surévélation (+17 %) alors que l'activité régresse sur le reste du bâtiment (-15%). «Il faut que nous nous investissions ce marché porteur», invite le président national de France bois région.
Grande hauteur
Face à ce contexte morose, la créativité est prônée comme un atout essentiel. Elle concerne tant la technique que l’organisation des entreprises. La tendance est ainsi au regroupement pour conquérir de nouveaux marchés et répondre à plusieurs à de plus gros appels d’offres. Outre le cluster nantais Novabuild, la coopérative Arboréal en Loire-Atlantique (32 constructeurs de maison individuelle dont cinq spécialisés sur le bois) et la société Maître Cube (huit constructeurs bois) ont mis en avant tout l’intérêt du travail collaboratif. «Chaque groupe de travail gère ses chantiers de façon autonome, mais le travail en commun fait progresser tous les corps de métier», a expliqué Christian Hervy, cogérant d’Arboréal. Une démarche qui a permis aux adhérents d’amortir la crise, «nous avons maintenu notre volume d’activité grâce à la rénovation». Fabien Hosteins de Maître Cube met en avant de son côté les économies réalisées par la mutualisation des moyens.
Côté technique, tout l’enjeu pour la construction bois consiste désormais à s’imposer sur le marché du tertiaire et du collectif, en relevant le défi de la grande hauteur. «Il faut faire bouger les normes, car tout est conçu en fonction des structures en béton armé», indique Nicolas Visier, délégué général d’Atlanbois, «mais il faut aussi des acteurs industriels avec une plus grande surface économique pour manager de tels projets».
Extension-surélevation
1er prix: «Poignée de châtaigne» à Vigneux-de-Bretagne (44), Tristan Brisard, architecte; Charpente You et JG Deco, entreprises.
2e prix: extension urbaine à Malakoff (92), Croixmariebourdon, architecte.
1er prix: villas jumelles dans l’écoquartier du Seque à Bayonne (64): DL & Associés, architecte; Egoin, entreprise.
2e prix: maison dans la prairie à Lisieux (14), Jean-Baptiste Barache & Siheme Lamine, architectes; Tosco et Menuiserie Cauchois, entreprises.
1er prix: maison Le Pen.Du à Pénestin (56), Brut Architectes, architecte; Habsys bois, entreprise.
2e prix: maisons Le Palud à Perros-Guirec (22), Saba architectes, architecte; Saliou, entreprise.
Habitat collectif et groupé
1er prix: 60 logements sociaux à Chanteloup-en-Brie (77) pour Résidence Urbaine de France, Jean et Aline Harari, architecte; Altibois, entreprise.
2e prix: le Grand Carcouet, 30 logements locatifs sociaux (immeuble positif) à Nantes (44) pour Nantes habitat, In Situ, architecte; CMB, entreprise.