Par quels mécanismes la chaux fait-elle prise avec le sol ? Peut-on réemployer tous les matériaux de déblais, même les plus revêches, comme les argiles très plastiques ? Telles sont quelques-unes des questions auxquelles les partenaires du projet Terdouest ont voulu apporter des réponses.
L’approche théorique et expérimentale, menée aussi bien en laboratoire que sur un remblai en taille réelle truffé de capteurs, a apporté son lot de réponses. « Nous avons, par exemple, trouvé que plus la mouture d’une argile est fine, plus sa résistance est importante une fois traitée », explique Yasmina Boussafir, pilote du projet pour l’Ifsttar. Ou que les performances augmentent quand l’énergie de compactage est élevée.
Autre résultat : « Alors que les terrassiers ont tendance à limiter à 2 % le taux de chaux incorporée dans les terres, nous avons montré que le porter à 5 % améliorait significativement la résistance et la durabilité. » Autre conclusion sans appel : s’il est plus compétitif économiquement et techniquement, le traitement en place au liant hydraulique émet largement plus de gaz à effet de serre qu’une traditionnelle substitution de sol. Tous ces résultats, qui seront restitués les 18 et 19 juin à Marne-la-Vallée, devraient apporter de l’eau au moulin des entreprises de terrassement. Elles se sont fixé l’objectif, dans la convention d’engagement volontaire signée en 2009 avec l’Etat, de réemployer ou valoriser 100 % des matériaux de déblais à l’horizon 2020.