Pour améliorer la qualité de l’air intérieur, l’industriel F2A, fabricant de solutions aérauliques et acoustiques dédiées à la ventilation et au traitement de l’air, propose depuis fin 2020 une solution innovante : le e-VAV. Derrière ce nom barbare, se cache en fait un registre à débit d’air variable, c’est-à-dire un composant de 125 à 250 mm de diamètre, qui régule le flux d’air dans les conduits afin de régler la quantité d’air neuf envoyée dans les différentes zones d’un bâtiment. Connecté, il permet de réguler le débit d’air en fonction du taux de CO2 dans la pièce. Jusque-là, rien de nouveau, mais l’innovation réside dans le fait que le e-VAV génère aussi sa propre électricité grâce à sa turbine actionnée par le flux d’air de la ventilation. Une innovation brevetée.
Améliorer les performances du registre à débit d’air variable
Suite à ce premier développement, la société et le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) ont décidé de développer une preuve de concept novatrice avec le soutien de la Région Auvergne-Rhône-Alpes. Dans le cadre des Partenariats d’innovation (volet Preuve de Concept), les associés ont fait évoluer la technologie du e-VAV afin d’améliorer ses performances, d’accélérer son adoption et de réduire son impact environnemental.
Neuf mois d’études
Après neuf mois d’études au sein du laboratoire du Département Systèmes du CEA qui développe des technologies capables de convertir l’énergie ambiante – vibrations, chaleur, lumière ou ondes – en électricité, pour alimenter capteurs et systèmes connectés, un démonstrateur a été mis au point. Les tests sur ce dernier ont mis en évidence des performances bien supérieures à celles des systèmes habituels de récupération d’énergie : l’énergie générée était trois à dix fois plus importante que sur le dispositif d’origine. Comme il s’agit de microjoules, elle est difficile à quantifier, mais à titre de comparaison, une pile AA de 1,5V serait chargée en quelques semaines au lieu de quelques mois.
Ce supplément d’énergie permet d’envisager de nouveaux cas d’usages comme la mise en place de capteur de Composés organiques volatils (COV), plus énergivores, ou le recours à des protocoles de communication plus puissants.
Industrialisation dans 18 mois
Cerise sur le gâteau, le nouveau générateur de l’e-VAV est plus simple à fabriquer et utilise des matériaux à moindre impact environnemental que des dispositifs équivalents. L’analyse du cycle de vie du produit au travers de l’élaboration d’une fiche PEP Ecopassport doit encore mesurer en détail ces impacts.
Forts des avancées obtenues, F2A et le CEA préparent le développement du nouveau générateur, et prévoient une industrialisation dans l’Hexagone d’ici 18 mois environ.