La Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) a présenté le 9 novembre les chiffres de son observatoire pour le troisième trimestre 2011 : les ventes ont reculé de 16% au troisième trimestre 2011 et de 17% sur les neuf premiers mois de l’année (51 393 logements). "C'est une surprise car nous nous attendions à un chiffre similaire à l'an dernier", a avoué Marc Pigeon, tablant notamment sur l’effet d’aubaine lié au gros coup de rabot annoncé cet été pour 2012 (14% et maintenant 13%, contre 22% en 2011). De plus, ce trimestre, le recul des ventes concerne non seulement les investisseurs (dispositif Scellier, raboté à 22% en 2011, puis 13% en 2012, dernière année du dispositif si les annonces faites par le gouvernement le 7 novembre sont confirmées), avec -22%, mais aussi l’accession (-7%).
Trois raisons expliquent, selon le président de la FPI, ce plongeon malgré les dispositifs fiscaux en vigueur: la frilosité des investisseurs (réduction de l’avantage fiscal "Scellier", révision du dispositif d’abattement sur les plus-values immobilières), la faiblesse de l’accession dans le neuf en dépit de la mise en place du PTZ+, et la hausse des taux d'intérêt des crédits immobiliers.
Du coup, les stocks progressent, l’offre commerciale augmentant de 31% au troisième trimestre par rapport à la même période de 2010 (8,7 mois de ventes à fin septembre). Et les ventes en bloc, notamment aux bailleurs sociaux, augmentent fortement (+24% depuis début 2011) avec 5 126 unités. A noter, et c’est une autre surprise pour M. Pigeon, que les prix cessent de progresser, en Province comme en Ile-de-France.
Les ventes se répartissent aujourd’hui presque à égalité entre ventes à investisseurs (56%) et ventes en accession (44%), note la FPI. Sur l’ensemble de l’année, le nombre de ventes ne devrait pas excéder 95 000 à 98 000 (contre 115 000 en 2010 et 106 000 en 2009). « La suppression annoncée du dispositif Scellier est une grave erreur, a expliqué Marc Pigeon. Si on supprime le financement par le privé, au moment où les investissements publics baissent, avec quel argent va-t-on financer le logement?", s'est interrogé Marc Pigeon, président de la Fédération, reconnaissant que le Scellier avait sans doute été « calibré un peu trop haut ». L’an prochain, les ventes devraient tomber, selon lui, sous la barre des 80 000 en 2013, soit leur niveau de 2008, qui avait justifié une relance via le Scellier.
