Spécialisée à l’origine dans les images en 3D pour l’architecture, la start-up Stéréograph a évolué vers l’édition de logiciels. L’entreprise a ainsi développé le système de supervision des bâtiments Téia entre 2010 et 2013, « soit trois ans pour mettre au point une solution générique capable de se connecter à différents systèmes métiers, tels que gestion technique des bâtiments (GTB), gestion et maintenance assistées par ordinateur (GMAO), automates ou capteurs », assure Manuel Gomes, co-fondateur et directeur général de l’entreprise. La visualisation 3D en plus grâce au Building information model (BIM) ! En effet, pour intégrer un projet au logiciel Téia, il est nécessaire de disposer au préalable d’une maquette numérique au format IFC. « Un format qui contient suffisamment de données pour l’exploitation des bâtiments », estime Manuel Gomes.
Engie Ineo a justement choisi cette solution pour le compte de son client, le gestionnaire de parkings Effia. « Nous avons étudié ce système en 2014 lorsque nous cherchions un système de supervision capable de répondre aux problématiques habituelles des gestionnaires de parkings », explique Jean-Frédéric Vinciguerra, responsable d'affaires du département solutions globales chez Engie-Ineo. En l’occurrence, il s’agit de connaître la configuration de chaque site, l’emplacement des caméras, des caisses, des places de stationnement, etc. Outre ces données inhérentes à chaque parking, il est important d’avoir accès à distance à tous les paramètres de fonctionnement du site, qu’un agent soit présent physiquement sur place ou pas. Il s’agit de savoir par exemple si les caisses automatiques fonctionnent, quel est l’état des barrières (ouvertes ou fermées), d’avoir accès aux images des caméras de surveillance ou au dispositif d’alerte incendie. « Et notre solution centralise ces éléments grâce à la maquette numérique du site, qui devient ainsi connectée avec la réalité en temps réel », indique Manuel Gomes.
Monter des maquettes numériques dédiées à l'exploitation
Mais pour accéder en quelques clics à ces informations depuis une seule maquette numérique en 3D, plusieurs prérequis sont nécessaires. Premier point essentiel, la maquette numérique elle-même. Dans le cas des parkings Effia, ces bases de données ont été redessinées en 3D à partir des plans AutoCad quand ils étaient disponibles. Sinon, ce sont des relevés géomètres qui ont permis de monter les maquettes dans un objectif d’exploitation. « A ce titre, une vision macro des sites était suffisante », souligne Jean-Frédéric Vinciguerra. Les équipements techniques comme les centrales de traitement d’air ont été simplifiés à l’extrême pour ne garder que le volume occupé par l’appareil et quelques informations sur son fonctionnement ou sa fiche technique. La plupart des réseaux n'ont pas été modélisés, par exemple.
Deuxième point clé : le renseignement des attributs des objets dans la maquette numérique doit être très rigoureux. Ainsi, la définition préalable d’une charte est un élément incontournable. « Si cette opération est menée rigoureusement, notre logiciel réalise automatiquement les connections entre les objets, leurs emplacements et leurs fonctionnalités », indique Manuel Gomes. Pour Effia, ce travail d’intégration des maquettes dans le logiciel a été mené par les équipes d’Engie-Ineo. Aujourd’hui, une grande partie des 340 parkings d’Effia sont supervisés par le logiciel Téia, qui est déployé depuis janvier 2016. La visualisation en 3D de chaque parking et leur géolocalisation a permis de les inclure dans leur environnement grâce au Système d’information géographique (SIG). Ainsi, il est possible d’indiquer à distance à un automobiliste où se trouvent les points d’intérêts les plus proches, qu’il s’agisse d’un arrêt de bus ou d’un distributeur de billets, par exemple. Engie-Ineo prévoit déjà de déployer le logiciel Téia sur des bâtiments tertiaires, cette fois dans une optique de facility management.
