Vous organisez le 23 mai un colloque sur le thème : « Libérer du foncier : un geste solidaire en faveur du logement » (1). Quels sont les objectifs de cette rencontre ?
Depuis peu de temps, environ dix-huit mois, il existe un consensus sur le fait que pour construire du logement il faut du foncier, et qu’on manque de foncier libéré en Ile-de-France. Dans ce domaine, les maires ont l’initiative. Ce colloque s’adresse donc à eux et plus particulièrement aux élus des communes de moins de 10 000 habitants, qui sont souvent moins bien informés. Nous ne voulons pas les interpeller, mais leur faire prendre conscience qu’ils ont une responsabilité collective dans la fabrication de logements. L’objectif est aussi d’essayer d’identifier les problèmes qu’ils rencontrent, et de lever les éventuelles craintes qu’ils peuvent avoir à l’idée de mettre du foncier sur le marché.
A votre avis, pourquoi les maires hésitent-ils à libérer du foncier ?
Ils peuvent hésiter pour des raisons électorales ou des problèmes financiers. Les communes devant faire face à des charges croissantes, peut-être faudrait-il revoir le mode de financement des équipements publics. De plus, le terme de densité ou de densification fait peur. Au terme de densité, je préfère celui de mixité. Il faut expliquer aux élus que lorsqu’on parle, par exemple, de 20 ou 25 logements à l’hectare, il ne s’agit que d’une moyenne, et qu’on peut y parvenir en ajoutant un petit immeuble collectif à un programme de maisons individuelles. Il faut densifier en respectant les typologies d’habitat existant et en s’adaptant aux échelles des différents territoires concernés. Il est indispensable que les communes, notamment les plus petites d’entre elles, planifient leur urbanisme. Il n’y a rien de pire que des projets au coup par coup, qui se révèlent plus consommateurs de terrains que des opérations d’aménagement d’ensemble, ZAC ou lotissements.
Pourtant on continue à associer lotissement et étalement urbain…
Le lotissement comme la ZAC n’est qu’une procédure. Tout dépend du projet qu’il permet de mettre en œuvre.
On attend le rapport du commissaire enquêteur sur le projet de schéma directeur. Votre position sur ce dossier a-t-elle évolué ?
On ne pourra pas construire 60 000 logements par an, et donc résoudre la crise du logement en Ile-de-France, uniquement par des opérations de renouvellement urbain et par de la densification en zone agglomérée. Il est absolument nécessaire d’ouvrir davantage d’espaces à l’urbanisation que ce que prévoit le projet de schéma directeur. Après son adoption, nous avons pu exposer notre point de vue et nous espérons avoir apporté notre contribution à la région.