Un chantier d'une particulière complexité, lancé en mai 2024, s'achève en ce mois d'octobre à Reims (Marne) : la démolition du pont Charles-de-Gaulle et de ses bretelles d'accès et de sortie afin de permettre l'aménagement d'une nouvelle zone de loisirs et de détente autour de la halle nautique. Lauréat d'un dialogue compétitif auprès de la communauté urbaine du Grand Reims, maître d'ouvrage, le groupement d'entreprises Demcy-Viellard-Melchiorre mène ce projet sous la houlette de PMM Synergies & Solutions, maître d'œuvre.
L'opération de 4 M€ est rendue exceptionnelle par la nature de l'ouvrage d'art. En effet, le pont en béton armé de 240 m de long, inauguré en 1972, enjambe à la fois une artère à 2 x 2 voies (le boulevard Paul-Doumer), l'autoroute A344, le canal de l'Aisne à la Marne, la rivière Vesle et la coulée verte rémoise. L'une des principales difficultés a consisté à intervenir sur certaines de ses sections sans modifier la pression entre ses piliers.
Grignotage et sciage-levage. La solution du dynamitage, exclue en raison de la proximité d'habitations, deux méthodes de démolition ont été retenues : le grignotage au moyen de pelles hydrauliques au-dessus des axes routiers et le sciage-levage de la structure surplombant les voies d'eau. Dans ce second scénario, des poutres de 180 t et de 24 m de long ont été soulevées par une grue d'une capacité de levage de 750 t et d'une portée de 136 m, un engin utilisé habituellement pour la construction d'éoliennes. Deux plateformes ont dû être aménagées successivement de chaque côté du pont pour la supporter.
Plus de 20 000 t de gravats seront traitées par la société Les Recyclés du Fort et réemployées sur des chantiers locaux. Le pont sera remplacé par une passerelle réservée aux cyclistes et aux piétons, à l'horizon 2025.