« Reims métropole d'équilibre à la frange de la région parisienne »

Interview Jean-Louis Schneiter, maire de Reims, président de la communauté d'agglomération de Reims (CAR)

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Le 8 octobre 2004, vous déclariez au « Moniteur » : « Le TGV arrive. Reims va être à 45 min de Paris, je sens la pression monter ». Est-elle confirmée ?

Il suffit de se référer à l'arrivée de grands groupes, tels qu'Eiffage, Bouygues ou Palm Promotion... Les investisseurs sont à l'affût des disponibilités foncières qui sont restreintes sur Reims. Les agences immobilières constatent une demande croissante de Franciliens à la recherche de logements. Pourtant, les prix rémois sont relativement élevés à cause du foncier. Les opérations de Clairmarais, quartier contigu à la gare, se commercialisent très bien, tant en logements qu'en bureaux.

L'implication du privé vous paraît-elle suffisante ?

Sur ces demandes, oui. Par contre, nous allons, via une SAS patrimoniale, compléter le dispositif de pépinière et d'incubateur pour l'accueil de jeunes créateurs d'entreprise par la construction d'un hôtel d'entreprises et d'un hôtel de technopôle, d'ici à 2007. Simultanément, la CAR finalise la ZAC à proximité de la gare TGV de Bezannes. Le but est de disposer, dès l'arrivée du TGV, des premières constructions de bureaux. Les investisseurs sont prêts. C'est une question de procédure.

Pensez-vous que l'échelle de Reims va s'en trouver profondément changée ?

Oui, sans tomber dans l'obésité ! Cela se fera progressivement. Je me réfère à l'expérience du Mans où il y a eu un afflux d'habitants, puis d'entreprises, dans les cinq ou six ans après l'arrivée du TGV. Mais, il ne faut pas rêver et croire en la réindustrialisation. Par contre, au-delà de la logistique, les services, le high-tech, devraient créer des emplois. Nous comptons aussi sur le développement du pôle de compétitivité de transformation agricole. On ne pense pas assez aux villes du bassin parisien. Reims est métropole d'équilibre. Ne centralisons pas tout sur Paris. Dans une optique mondiale, être à 45 minutes du point central est attirant.

N'y a-t-il pas une taille critique pour la réalisation d'un tramway ? Pourquoi faire ce pari d'un seuil de population plus bas ?

Je ne suis pas le seul, il y a Dijon, Brest, Clermont-Ferrand. Il faut se projeter à dix ans. Le système performant de nos bus sera saturé d'ici à cinq ans. Offrant plus de sécurité et une cadence optimale, le tramway met en appétence plus de clientèle et dissuade la circulation automobile. Surtout, il déclenche un projet de requalification des voiries sur l'ensemble du centre-ville et des quartiers traversés. Il fallait repenser la voirie et le paysage urbain, dépenses incontournables. On met simplement un tramway au milieu !

Avez-vous d'autres solutions pour alléger la circulation de la voiture en ville ?

Les parkings en bout de ligne tramway devraient encourager l'usage du transport en commun. Par ailleurs, la Sanef doit, d'ici à 2011, réaliser le contournement autoroutier. Les acquisitions foncières sont en cours et les ouvrages d'art communs au TGV sont réalisés. Dès lors, le déclassement de la partie urbaine de l'autoroute en voie intercommunale permettra la circulation de bus et la reconquête de cette partie de ville.

Votre programme d'investissements, présenté en début de mandature, est très engagé. Y a-t-il d'autres opérations à venir ?

Des médiathèques à la construction du stade, tout est engagé. Au-delà des réflexions, on ne pourra pas lancer, sur ce mandat, de nouvelles dépenses d'investissement lourd, sauf peut-être une patinoire. Dans quatre ou cinq ans, il faudra se repositionner en fonction des besoins et des finances de la collectivité : l'endettement monte un peu.

Jean-Louis Schneiter

1971 à 1977 : conseiller municipal, adjoint au maire chargé de l'urbanisme.

1978 à 1981 : député de la Marne.

1983 à 1999 : adjoint au maire et président du district.

Depuis mai 1999 : maire de Reims.

Depuis janvier 2004 : président de la communauté d'agglomération de Reims.

Depuis 1990 : Président de l'Association des villes du grand bassin parisien.

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