A EuroRennes (Ille-et-Vilaine), le chantier d'Horizons Bois porté majoritairement par le groupe Lamotte a été stoppé brutalement en septembre. A l'origine de ce projet de résidence de 11 étages et initialement propriétaire du foncier, l'architecte Thierry Soquet (Architecture Plurielle) a aussi été évincé de l'opération. Il avait développé pour Horizons Bois une typologie de plancher mixte bois/béton Hoboa, caractérisé par sa sous-face bois et une résistance mécanique convenant à de grandes portées. Cette innovation a fait l'objet d'une Atex de type A, financée par l'architecte. Ayant fait ses preuves dans le cadre de deux opérations à Cesson-Sévigné (Ille-et-Vilaine), elle n'est pas en cause dans les difficultés rencontrées sur ce chantier.
Le lot façade en cause. Le groupe Lamotte justifie principalement sa décision « par le refus des entreprises de clos couvert (façades à ossature bois) et de leurs assureurs, de participer au projet en raison de l'imprécision des informations attendues dans le cadre du dossier marché ». Thierry Soquet se défend en soulignant les nombreuses difficultés rencontrées dans le sourcing des entreprises de charpente pour le lot façade.
Une première entreprise s'est désistée à la signature du marché en 2021, alors que les pièces de marché étaient prêtes. Sa liquidation judiciaire a été prononcée quelques mois plus tard. Le groupement s'était alors tourné vers un autre charpentier, lequel s'est rétracté avant la signature du marché en juillet 2023. En août dernier, deux entreprises de construction bois de l'Ouest ont été consultées à leur tour, pour reprendre le marché. Selon, l'architecte, « toutes les conditions étaient réunies pour lancer la fabrication des façades à ossature bois, lesquelles ont été prototypées et ont fait l'objet d'essais Lepire [résistance au feu, NDLR] validés par Efectis en 2021 ».
Antoine Botrel, directeur régional du groupe Lamotte, estime que « le report du marché vers d'autres charpentiers exige un temps d'analyse de dossier et de réponse incompressible ». D'où la décision de mettre le chantier à l'arrêt. Le promoteur « n'écarte aucune solution. » Y compris la réorientation vers un système constructif tout béton.