Rénovation urbaine Borny se donne de l’air et du temps

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Signé fin 2005 dans la continuité de deux décennies de dispositifs de soutien spécifique, le programme de rénovation urbaine de Borny pourrait enfin transfigurer ce quartier pauvre et enclavé de l’est de Metz. « Les opérations précédentes visaient surtout à rénover le logement. En cassant le fond de la cité pour ouvrir le quartier sur la nationale 3, l’opération en cours désenclave Borny et lui confère une vocation nouvelle », estime Jérôme Prache, responsable des politiques urbaines à la direction départementale de l’équipement de la Moselle. Conçu par l’urbaniste parisien Bernard Reichen, le projet d’un montant de 68 millions d’euros (dont 41 % financés par les collectivités, 32 % par l’Etat et l’Anru et 23 % par les bailleurs sociaux) doit sortir de l’ornière un quartier regroupant 18 400 habitants dont 23,7 % de demandeurs d’emploi, 40 % de jeunes de moins de vingt ans et près d’un millier de bénéficiaires du RMI.

Le désenclavement a commencé. La revalorisation du quartier a débuté, dès 2001, par la démolition de 400 logements pour déstructurer les barres et libérer l’espace de la future cité multifonctionnelle dédiée au tertiaire. D’ici à la fin de l’année, un giratoire ouvrira l’est du quartier sur la RN3. A l’ouest, le programme Anru prévoit la démolition de 480 autres logements – dont la moitié dès cette année – pour dégager les emprises de la future plate-forme économique prévue sur 75 000 m2. Les voiries d’un futur axe nord-sud en direction de la ZAC Sébastopol ont également débuté.

Reste à concrétiser l’essor économique du quartier. Pressentis pour jouer un rôle de locomotive de la plate-forme économique, qui leur réserve 10 000 m2, les services de l’Etat – dont l’Inspection académique, la Direction de la jeunesse et des sports et deux divisions de l’Equipement – ne font pas preuve d’une hâte excessive.

En revanche, les promoteurs privés manifestent leur intérêt. « Les habitants, les privés et les administrations ne partagent pas la même notion du temps. Or, le projet s’inscrit dans une logique de développement à long terme. Il ne s’agit pas de remplir une ZAC, mais de créer les infrastructures et de dégager les espaces qui offriront aux générations futures un quartier mixte, désenclavé et réellement inséré dans la ville », affirme Dominique Lebesson, directrice du groupement d’intérêt public gérant le grand projet de ville.

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