Retour sur les "coulisses du bâtiment"

Pour la quatrième édition de l'opération "Les coulisses du bâtiment", qui s'est tenue ce week-end quelque 300 chantiers étaient ouverts dans toute la France. Promenade sur certains d'entre eux.

"C'est bien de pouvoir passer des portes où on a l'habitude de lire chantier interdit au public": Antoine, un jeune habitant du Ver arrondissement de Paris, a profité ce week-end comme des dizaines de milliers de Français de l'opération "Les coulisses du bâtiment".

Antoine a visité le chantier de rénovation du Collège Sainte-Barbe, au cœur de Paris. Mais quelque 300 chantiers étaient ouverts dans toute la France pour cette quatrième édition de l'opération organisée par la Fédération française du bâtiment (FFB), qui attendait au total plus de 130.000 visiteurs.

Elle a deux objectifs: mieux faire connaître un secteur qui recèle des métiers parfois méconnus, et surtout favoriser le recrutement pour une profession qui a besoin d'embaucher en masse mais souffre de problèmes d'image.

Alors que vendredi était réservé aux élèves des collèges, des lycées professionnels et des centres d'apprentissage, samedi était consacré au grand public.

Certains ont pris l'habitude de venir chaque année, d'autres ont appris l'existence de l'opération par internet, beaucoup la découvrent par hasard, en passant sur le trottoir devant un chantier où de jeunes apprentis leur servent de guides.

Casques sur la tête, les visiteurs sont réunis par petits groupes qui déambulent au milieu des travaux sous la houlette de professionnels.

"Circulez, il y a tout à voir", lance Sophie Aballain, directeur du développement dans l'entreprise Lainé Delau. Chargée de la rénovation du très prestigieux Collège de France, cette filiale de Vinci profite des "Coulisses du bâtiment" pour communiquer.

Mme Aballain a fait un recrutement, une jeune étudiante de 23 ans arrivée avec CV et lettre de motivation, et qui aura trouvé un contrat d'apprentissage.

Recrutement, c'est le maître mot de ces journées, une priorité absolue pour la FFB. "Il y a un décalage terrible entre l'image qu'en ont les gens et la réalité de notre métier", dit Christian Baffy, président de la FFB.

"Ces Coulisses, qui viennent en complément de notre opération Coup de jeune au bâtiment, nous donnent l'occasion de séduire les jeunes", espère-t-il en soulignant la diversité des métiers liés au bâtiment.

"Le bâtiment, ce n'est pas que des maçons", renchérit l'un des guides en présentant notamment des tailleurs de pierre qui participent à la restauration de bâtiments classés historiques. Ces visites sont aussi l'occasion de montrer les évolutions techniques qui permettent de soulager la pénibilité du travail.

Pour Christian Baffy, il s'agit de "répondre sans tabou à toutes les questions sur la sécurité, les salaires, les perspectives de carrière", et donc susciter des vocations.

Le secteur qui a créé 160.000 emplois nouveaux en huit ans, doit recruter 100.000 personnes par an pendant encore plusieurs années pour répondre à la demande, alors que l'immobilier affiche une belle santé avec notamment un rythme de plus de 400.000 mises en chantiers par an.

Véronique Buttin (AFP)

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