RHIN SUPERIEUR Naissance de l'association « Au fil du Rhin »

Ecologie et économie : un mariage trinational

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Le mariage entre les acteurs du développement économique et ceux de la protection de la nature, entre Bâle et Karlsruhe, a donné naissance à l'association transfrontalière «Au fil du Rhin», le 25 juin à Fessenheim (Haut-Rhin). Cheville ouvrière du projet, EDF a confié à Isabelle Ardouin la fonction de délégué général. Sous la présidence d'André Klein, directeur de l'Agence de développement d'Alsace, le bureau de l'association intègre Denis Ackermann, administrateur du Conservatoire des sites alsaciens (CSA).

« Notre présence offre une garantie de contenu à ce qui pourrait apparaître comme une opération de marketing », analyse Claude Kieffer, président du CSA. Grâce à une convention signée pour la période 2002-2005, cet organisme gère 3000 hectares de terrains pour le compte d'EDF sur les îles du Rhin. La gestion de ces îles devrait servir de thème à une des premières conférences de l'association, à l'issue d'échange d'informations scientifiques entre le CSA et des naturalistes allemands. Outre les entités badoises du groupe EDF (l'électricien ENBW et le centre de recherche sur l'énergie de Karlsruhe), le caractère transfrontalier de l'association repose sur le centre d'écologie trinational de Weil-am-Rhein (Allemagne). Dans son étude en cours sur le « croissant vert » de l'agglomération trinationale de Bâle, cette émanation des communes des trois pays travaille au service d'une ambition que « Au fil du Rhin » porte à l'échelle eurorégionale : mettre en réseau les espaces naturels sensibles.

Une restauration écologique bien engagée

La naissance de « Au fil du Rhin » intervient dans le contexte porteur rappelé le 30 juin à Bonn par la Commission internationale pour la protection du Rhin (CIPR) à l'issue de son assemblée plénière : les pays riverains constatent la diminution des pollutions et la reconquête du fleuve par les saumons, rendue possible par la mise en service de la plus grande passe à poissons d'Europe à la mi-2000 à Iffezheim (pays de Bade).

Programmé pour 2007, le renouvellement de la concession hydroélectrique de Kembs (Haut-Rhin) constitue désormais l'échéance majeure pour la restauration écologique de la bande rhénane et la prévention des crues en aval du Rhin supérieur. L'Allemagne demande que le débit soustrait au grand canal d'Alsace et aux turbines d'EDF au profit du Vieux Rhin atteigne 70 à 100 m3/s. « Il nous paraît plus prudent de prévoir une rédaction souple du cahier des charges du concessionnaire, compatible avec les évolutions de la morphologie du fleuve », indique Jean Wencker, président d'Alsace Nature dans le Bas-Rhin et membre de la CIPR. Cette prudence s'explique par les retards prévisibles dans la mise en oeuvre du programme allemand de création de zones d'expansion des crues dans la région de Breisach.

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L'idée de l'association «Au fil du Rhin» est née lors de l'inauguration du jardin des nixes (nom d'une nymphe rhénane), en 1999 à proximité de la centrale EDF de Vogelgrün. (Architecte : Smach, associé à Rémy Bronner pour les plantations).

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