Précurseur, Rouen (Seine-Maritime) a équipé son centre-ville en capteurs et en automates dès 2007. A l'époque, il s'agissait simplement de réguler le trafic routier. Ces installations, réalisées par Vinci Energies, comprenaient la mise en place et la maintenance de feux tricolores, de boucles de comptage, de panneaux à messages variables, de bornes d'accès escamotables, de caméras, etc. Aujourd'hui, la municipalité veut franchir un cap et instaurer un véritable poste de pilotage de la mobilité urbaine. D'où son choix du système Hypervision qui propose une gestion globalisée de l'ensemble de ces capteurs.
« Ce dispositif permettra de fédérer en temps réel les données d'un territoire pour les exploiter à partir d'une interface unique », explique Jérémy Deville, dirigeant d'Actemium Paris Transport, une marque de Vinci Energies. Un projet qui se conjugue toujours au futur, puisque le dispositif s'inscrit dans le programme national Territoire d'innovation grande ambition (Tiga), un appel à manifestation d'intérêt (AMI) lancé en 2017 par le Commissariat général à l'investissement. S'il est retenu, il devrait être lancé en septembre 2019.
Cartographie des polluants. Ses contours sont déjà bien définis. Trois chantiers sont lancés, le plus avancé étant celui de la surveillance de la qualité de l'air à travers un partenariat avec l'agence Atmo Normandie. Cette dernière fournira les données météorologiques qui, cumulées à celles du trafic routier, permettront de définir un indice de pollution.
La Ville a fait le choix du système Hypervision qui propose une gestion globalisée de ses capteurs.
« Dans ce but, nous avons déjà mis en place début 2018 un démonstrateur dans une rue desservant une école. Trois capteurs ont été installés afin de réguler le trafic routier en fonction de la qualité de l'air », détaille Clémence Borezée, responsable d'affaires chez Vinci Energies. Ainsi, grâce à la cartographie des polluants sur une interface unique, le responsable de la circulation aux services techniques de la municipalité peut en quelques clics la modifier afin d'assurer une bonne qualité de l'air, qu'il s'agisse d'opération préventive ou corrective.
Le deuxième secteur d'intervention concerne non seulement la densité du trafic routier, mais aussi le stationnement. Il s'agit, à partir des données récoltées, d'établir des prédictions avec 24 heures d'avance. « S'il apparaît que le centre va être embouteillé, nous déclencherons des plans d'actions coordonnés qui comprennent l'ajustement des tarifications par zone (plus cher en centre-ville, moins onéreux en périphérie), un relais par les transports en commun et des communications adaptées », poursuit Clémence Borezée.
Enfin, le troisième domaine d'action relève de la gestion d'activités localisées, comme un événement sportif, qui vont générer un important trafic routier dans une zone spécifique. « L'exploitation des historiques de circulation dans des conditions similaires nous permettra de préconiser des itinéraires alternatifs », indique Jérémy Deville.
