Routes Le béton compte sur la technique pour regagner du terrain

L'industrie du « blanc » s'est réunie à Lisbonne, à l'occasion du 8e Symposium international des routes en béton.

Les rencontres internationales ont toujours le parfum du lobbying. Et dans le monde de la route, le blanc (le béton) et le noir (le bitume) sont une caricature. Pourtant, lors du 8e Symposium international des routes en béton, qui s'est tenu à Lisbonne du 13 au 16 septembre, le mot a été lâché : la route « composite » devient réalité. A l'instar du bâtiment, pour lequel l'heure est à la mixité des matériaux, la route marie désormais sans état d'âme les produits bitumineux aux liants hydrauliques.

« La route en béton traverse une mauvaise passe », rappelle Michael Téménidès, directeur général de CIMbéton (Centre d'information sur le ciment et ses applications). « Mais ses difficultés sont liées à des facteurs économiques plus que techniques, notamment depuis le plongeon du prix du bitume. Pourtant, si le blanc est plus cher que le noir en termes d'investissement, il est nettement plus compétitif en termes de durée. » Ce que l'association européenne du ciment Cembureau, organisateur du symposium lisboète (1) résume par un slogan clair : « Les routes en béton offrent la meilleure solution si l'on considère le coût total du cycle de vie. »

Sensibiliser les maîtres d'ouvrage et convaincre l'administration

Le message délivré aux 800 participants originaires de 50 pays aurait manqué d'originalité, si la technique ne progressait pas. « Nous souhaitons sensibiliser les maîtres d'ouvrage à des procédés malheureusement trop méconnus, explique Bernard Darbois, directeur de CIMbéton. Il est par exemple prouvé, aujourd'hui, que les couches de roulement en béton collent parfaitement aux couches d'enrobé. »

Des chantiers tests comme celui réalisé cet été aux Favards, en Charente, visent désormais à convaincre le corps des Ponts. En effet, contrairement à la Belgique, l'Allemagne, ou les Etats-Unis, la France reste réticente au béton. Un marché qui intéresse évidemment le Syndicat français de l'industrie cimentière, qui déplore que la route ne représente que 17,8 % de ses débouchés : « En conceptualisant les qualités de collage du béton sur les enrobés, nous espérons multiplier le nombre des ..courageux'' qui prennent en compte les coûts d'entretien de leurs équipements, plutôt que leurs mandats électifs. » Une nouvelle offensive des cimentiers, qui ont enregistré une hausse de 2,3 % de leur activité sur les huit premiers mois de l'année, et espèrent maintenir une progression de 2 % l'an prochain.

(1) Avec l'Association mondiale de la route et l'Association technique de l'industrie du ciment portugaise.

PHOTO : Le béton est utilisé pour moins de 10 % des routes en France, contre 50 % en Belgique.

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