La « cité du sel », petite ville thermale de 5 000 habitants à une cinquantaine de kilomètres des plages de la côte basque, s'est engagée, il y a un peu plus de cinq ans, dans un programme ambitieux d'aménagement urbain. Pourquoi cette démarche, menée conjointement avec le Pact-CDHR du Béarn et les architectes Bernard Althabegoïty et Annick Bayle ? « Pour préparer l'avenir, répond Pierre Hamelin, directeur adjoint du Pact-CDHR, Salies-de-Béarn doit rester une destination de charme pour les curistes et les touristes, mais aussi une ville à vivre... » Une étude d'urbanisme portant sur l'ensemble de la commune a ainsi permis d'identifier un certain nombre d'atouts à mettre en valeur : le patrimoine, l'eau, la nature, l'accessibilité... Un schéma global d'aménagement voit le jour dans la foulée, approuvé à l'unanimité par le conseil municipal. L'architecte Bernard Althabegoïty réussit le pari de concilier deux composantes majeures, l'image et l'usage, indispensables pour faire d'un centre ancien un lieu attractif et vivant. La première passe par la mise en valeur du patrimoine historique et thermal ; la seconde, par l'amélioration des conditions de vie dans le centre ancien, les facilités de stationnement et le respect des piétons. La phase active commence en 1998, trois tranches de travaux sont programmées. La première, livrée en 1999 (6 millions de francs), a permis de traiter les rues Elysée-Coustère et Jean-Paul-Toulet ainsi que la place du Temple ; la seconde (3,8 millions de francs), portant sur les rues Saint-Vincent et de l'Eglise, la place du Général-de-Gaulle..., a été achevée au printemps 2001.
« En ce qui concerne les matériaux, nous avons opté pour un pavage de qualité : en pierre calcaire de Lozère pour les trottoirs, et en pierre d'Arudy, un matériau local qui offre un bon rapport qualité-prix, pour les bordures et caniveaux », explique Bernard Althabegoïty. Le traitement se veut à la fois sobre et lumineux de manière à valoriser le patrimoine architectural. Il s'agissait également de réduire l'emprise de la voiture et de redonner de l'espace aux piétons. Les rues sont désormais dotées de vrais trottoirs, la chaussée automobile a été rétrécie et des poches de stationnement ont été aménagées. « Pour accorder conformistes et avant-gardistes, nous avons préconisé un mélange de bornes en pierre traditionnelle et de bornes en Inox, de façon à décliner sur l'ensemble une très légère note contemporaine. Par ailleurs, l'Inox a l'avantage de donner du reflet au pavage. » Pour l'architecte, l'intérêt de la démarche réside dans sa globalité. Peu à peu, en effet, toutes les rues de la ville vont trouver une unité. Du coup, le lien piétonnier entre le centre et le quartier thermal va se renforcer. « L'embellissement des espaces publics n'est qu'un volet de l'aménagement urbain, insiste Pierre Hamelin, celui-ci n'a de sens que si la ville développe en parallèle des projets pour attirer populations et activités nouvelles. » Un message entendu puisque plusieurs initiatives ont été lancées : campagne de réhabilitation des façades, Opah intercantonale, création d'une ZAC...
FICHE TECHNIQUE (p.135) :
Maîtrise d'ouvrage : mairie de Salies-de-Béarn
Maîtrise d'oeuvre : Pact-CDHR du Béarn, mandataire, Bernard Althabegoïty, Annick Bayle, architectes urbanistes
Coût : première tranche 6 millions de francs, deuxième tranche 3,8 millions de francs
Financement : Europe, conseil régional Aquitaine (dans le cadre du plan thermal), conseil général des Pyrénées-Atlantiques
Principales entreprises : première tranche, Screg, Compagnons paveurs, EI Réseau Sud-Ouest ; deuxième tranche, Screg, Sud-Ouest Pavage, l'Ami des Jardins
PLAN PHOTOS :
Les trottoirs ont été traités en pierre calcaire de lozère et les bordures en pierre d'Arudy.
L'architecte Bernard Althabegoïty a voulu mettre en valeur le patrimoine de la ville tout en améliorant les conditions de vie dans le centre ancien. a gauche, le plan de synthèse distingue le quartier thermal (en vert) où des jardins publics ont été créés, les berges du saleys (en jaune) qui ont été végétalisées et les axes menant à la place du temple (en orange), des plantations participent à sa requalification.