SÉCURITE Un tunnel alpin sous haute surveillance

Quoique situé sur un axe départemental peu fréquenté, le nouveau tunnel des Grands Goulets assurant l’accès au plateau du Vercors a tout d’un « grand ». Un dixième de l’investissement a été consacré aux équipements de sécurité.

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Plus jamais ça ! Dix ans après l’incendie du tunnel du Mont-Blanc, qui causa le décès de 39 personnes, force est de constater que les mesures de sécurité mises en œuvre aujourd’hui dans ce type d’ouvrage n’ont plus grand-chose à voir avec celles du passé. Précisées dès 2000 (circulaire du 25 août) pour ce qui concerne les tunnels de plus de 300 mètres appartenant au réseauroutier national, les nouvelles obligations en matière de détection d’incidents, de désenfumage, de tenue au feu et d’évacuation des personnes ont prudemment été étendues aux réalisations de moindre importance. Bien que destiné à être emprunté par « seulement » 1 500 à 2 000 véhicules par jour pendant les périodes de forte affluence, le tunnel hypersécurisé – que le conseil général de la Drôme vient de mettre en service sur la route des Grands Goulets – est l’un des quatre itinéraires permettant l’accès au plateau du Vercors. « Doublant une chaussée à flanc de falaise, dorénavant interdite à la circulation car sujette à des éboulements, ce monotube bidirectionnel de 1 710 m représenteun investissement de 50 millions d’euros, ce qui en fait le plus gros chantier jamais réalisé sur une route départementale », indique Fabien Courajoud, responsable d’affaires chez Egis Tunnels, maître d’œuvre du projet.

Réparti en cinq lots techniques, le marché des systèmes de sécurité et d’exploitation représente 4,9 millions d’euros, dont 2,9 millions pour ETDE (groupe Bouygues) agissant en tant qu’ensemblier. Equipé d’un détecteur d’incendie tous les 8 mètres et de plusieurs analyseurs d’atmosphère (opacité, monoxyde de carbone, monoxyde d’azote…), le tunnel compte 5 accélérateurs de ventilation, un balisage à LED, 16 nichesde sécurité, 26 postes d’appel d’urgence, 8 poteaux incendies et 6 galeries de secours. Ces dernières bénéficient d’un système de mise en surpression empêchant la pénétration des fumées.

1 500 points contrôlés

L’éclairage (70 candélas/m2 en zone d’entrée) est assuré par 370 lampes à vapeur de sodium haute pression,dont certaines équipées de ballasts bi-puissance (400 watts max) de façon à réduire la consommation lorsque les conditions de luminosité extérieure le permettent.

Au total, l’ouvrage est parcouru par 34 kilomètres de câble courant fort, 24 kilomètres de câble courant faible (ou fibre optique) et 2 300 mètres de câble rayonnant assurant la liaison radio avec les pompiers et la gendarmerie. Le système de gestion technique centralisée (matériel Schneider Electric) ne contrôle pas moins de 1 500 points, l’ensemble étant alimenté en redondance par deux postes haute tension Areva de 400 kVA et de deux postes de 160 kVA complétés par une batterie d’onduleurs garantissant au moins une heure d’autonomie aux principaux équipements.

« Le projet d’installation électrique s’est étalé sur douze mois, dont deux mois et demi de chantier avec une trentaine de collaborateurs », précise Fabrice Lemasson, chef de groupe travaux chez ETDE. Les derniers détails ont été réglés fin mai, avant l’exercice de sécurité civile du 11 juin qui a permis de vérifier le bon fonctionnement de tout le dispositif et notamment le déclenchement automatisé de l’alerte ainsi que la fermeture du tunnel.

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