Créée en 2001, la Cacem est une jeune communauté d’agglomération. Comment se porte-elle ?
La Cacem va bien. Durant ces trois dernières années, nous sommes parvenus à stabiliser politiquement l’institution. L’ensemble des transferts de compétences ont été réalisés, nous travaillons maintenant sur les compétences optionnelles telle la restauration scolaire : nous ne pouvons par exemple continuer à gérer quatre cuisines centrales sur le territoire. Nous en aurons une à terme, tout comme nous aurons une piscine olympique sur la ville du Lamentin.
Nous nous sommes ensuite attelés à bâtir les programmes des années à venir tels le projet d’agglomération avec son contrat, le plan de déplacement urbain, le plan local d’habitat, etc. Nous avons, en outre, enclenché ou réalisé une quarantaine de projets structurants tels l’usine d’incinération, l’étang Z’Abricot, le front de mer de Schoelcher, la pépinière d’entreprises, etc. Et nous sommes en train de résoudre dans la douleur l’épineux problème du transport de personnes sur le territoire de la communauté : depuis le 1er janvier de cette année, nous sommes passé de 150 chauffeurs indépendants à un délégataire ! Et nous ambitionnons de réaliser, d’ici à 2008, la délégation de service public pour l’organisation du transport maritime. Aujourd’hui forte de ses 300 agents, la Cacem est un outil opérationnel, qui chaque jour peaufine son efficacité.
La Cacem possède en son sein deux outils de développement : la Semavil dépendant à l’origine de la ville du Lamentin, et la Semaff liée à la ville de Fort-de-France : que vont devenir ces deux structures ?
Nous les conservons car je pense que les SEM d’aménagement sont les meilleurs outils de développement des pays en voie de développement tels que nous sommes. Elles permettent notamment d’agir là où le privé n’ira pas spontanément, en mutualisant les moyens entre fonds publics et apports privés. Avec la Semavil et la Semaff, nous sommes dans un processus de recapitalisation et de spécialisation pour gagner en efficacité. Ces deux SEM vont nous présenter une restructuration cohérente et un business-plan. Par exemple, nous souhaitons que la Sémavil se désengage de l’hôtellerie, tout comme la Sémaff se défasse de son patrimoine locatif.
Comment la communauté compte-t-elle attirer les entreprises sur son territoire ?
Nous menons des actions dans plusieurs directions. D’une part, nous implantons de nouvelles zones d’activité sur le territoire : sept sont prévues d’ici à 2008. D’autre part, nous avons bâti un plan de réaménagement des zones existantes pour y stabiliser les entreprises et développer leur potentiel d’activité. C’est, selon nous, un vrai ballon d’oxygène. Enfin, pour l’instant, chaque maire agit selon sa sensibilité, nous expliquons ce que nous faisons aux acteurs économiques.
Je suis personnellement intimement convaincu que l’on ne peut développer une ville seul : les investissements privés sont essentiels, notamment quand la ville n’est pas riche. C’est le cas pour Fort-de-France.
Il est donc nécessaire de faire partager notre ambition aux chefs d’entreprise pour créer la confiance. Je tiens donc régulièrement informés les chefs d’entreprise de l’avancée de nos projets et je les invite à y participer.
Qu’attendez-vous plus particulièrement des professionnels de la construction ?
Le bâtiment est le secteur clef, support du développement. Les savoir-faire sont là. Il manque malheureusement une organisation structurée, ce qui leur fait perdre en efficacité. La mise en place d’une assistance technique plus forte, notamment pour les artisans, est selon moi déterminante.
