En 2024, seulement 330 400 logements ont été autorisés à la construction, en baisse de 12,3% sur un an, et 263 100 maisons et appartements ont été commencés (-11,1%), selon les données provisoires du ministère de l’Aménagement du territoire dont dépend celui du Logement, publiées le 29 janvier.
Le Secrétariat général à la planification écologique (SGPE) rattaché à Matignon estime le besoin annuel de nouveaux logements en France à 360 000 maximum.
Les municipales approchent
Les mises en chantier sur douze mois sont cependant en légère hausse par rapport aux 258 100 logements commencés à fin octobre 2024, et qui avaient été qualifiés de point le plus bas depuis 1954 par la Fédération française du bâtiment (FFB).
Du côté des autorisations, l’instabilité politique depuis la dissolution de l’Assemblée en juin dernier ainsi que la perspective des élections municipales en 2026, traditionnel frein à la construction, se ressentent négativement. Un nouveau point bas a été atteint en décembre dernier depuis le début de la crise du logement en 2022.
Stabilité des autorisations en Normandie
Concernant les autorisations sur douze mois, la plupart des régions métropolitaines présentent des baisses à deux chiffres : -11,7% en Ile-de-France, -20,9% en Occitanie... La Normandie se démarque avec une stabilité (-0,6%). Outre-mer, la Guyane affiche la baisse la plus forte (-47,4%) alors que sa croissance démographique est parmi les plus élevées à l’échelle nationale.
Pour ce qui est des mises en chantier, la Nouvelle-Aquitaine fait figure de cancre (-20,8%), suivie par la Provence-Alpes-Côte d’Azur (-16,7%) et la Bourgogne-Franche-Comté (-16,3%). Outre-mer, la chute est vertigineuse en Martinique (-30,8%), avec un total de 1400 mises en chantier, soit un logement commencé pour 250 habitants. A titre de comparaison, 42 800 mises en chantier ont été recensées en Ile-de-France (-9,6%), soit un logement commencé pour 290 habitants.
Moins de 100 000 maisons commencées
La crise du logement, qui touche également nos voisins européens, concerne tous types d’habitat.
Dans l’individuel, 118 400 maisons ont été autorisées l’an dernier (-14,9%). « Les logements individuels purs (-20,5%) ont reculé de manière plus importante que les logements individuels groupés (-3%) », souligne le ministère.
Et seulement 95 500 ouvertures de chantier ont été recensées (-24,1%). Là aussi, la maison individuelle (-32,8%) souffre plus que l’individuel groupé (+1,4%). Entre 2017 et 2022, les constructeurs étaient habitués à produire plus de 150 000 maisons par an.
Résistance du résidentiel géré
Dans le collectif, 212 000 logements ont été autorisés (-10,7%). « Les autorisations de logements collectifs ordinaires diminuent (-13%), celles de logements en résidence sont en légère baisse (-1,9%) », détaille le ministère.
Enfin, 167 600 mises en chantier d’appartements classiques ou gérés sont communiquées (-1,5%), avec -2% pour le logement collectif ordinaire et +0,7% pour celui en résidence étudiante ou senior ou encore le coliving (+0,7%).