Lancé, depuis l'arrivée à sa tête en septembre 2016 d'Hervé Montjotin, dans une ambitieuse opération de conquête pour devenir un acteur mondial leader des TIC (testing, inspection and certification) dans les domaines de l’immobilier et des infrastructures, Socotec a franchi en ce début septembre un pas décisif avec le rachat de Vidaris Inc. aux Etats-Unis.
Acteur tierce partie, Vidaris est un spécialiste de l’inspection des façades, et plus généralement un expert technique du bâtiment et des infrastructures qui intervient aussi bien dans des constructions existantes que dans le neuf, dans l’immobilier résidentiel et commercial, l’industrie, les stades et lieux dédiés aux loisirs, les infrastructures – autoroutes, aéroports, ponts et tunnels et enfin dans le secteur énergétique notamment nucléaire.
Socotec a racheté au fonds d'investissement Cortec, 100 % de l'entreprise qui compte 300 employés, plus de 1100 clients outre Atlantique et réalise un chiffre d'affaires annuel de 100 M$. "Dans notre domaine, les accréditations constituent de vraies barrières à l'entrée, sont longues à obtenir, demandent des compétences particulières. Quand vous voulez entrer sur un marché, l’approche greenfield n’est pas aisée. Nous avons donc opté pour le rachat", a expliqué Hervé Montjotin au Moniteur.
Objectifs dépassés
Un rachat qui semble presque s'être "imposé de lui-même" pour Socotec. "D'abord, il établit notre présence sur un territoire majeur pour une entreprise qui a vocation à devenir un acteur mondial", a détaillé son président exécutif. "Ensuite, nous sommes arrivés au bon moment, soit avant que le processus de cession ne s’enclenche et dans une période où nous atteignons, avec 1 an d’avance, nos objectifs fixés en 2016 : doubler la rentabilité opérationnelle, passer de 600 à 800 M€ de CA, et diversifier l'implantation géographique qui était encore à 90% située en France il y a 3 ans", s'est félicité Hervé Montjotin. "Avec les acquisitions du début d'année au Royaume-Uni (Vidaris est la 6ème acquisition du groupe depuis le début de l’année 2019 et l’une des plus significatives depuis 2 ans, ndlr) et maintenant celle de Vidaris, le poids de la France n'est aujourd’hui « plus » que de 57 % dans les revenus du groupe", a-t-il ajouté.
Convergence des métiers
"Il y a également les 3 métiers de Vidaris - enveloppe du bâtiment et efficacité énergétique ou ATIC (1); l'ingénierie et le contrôle ou ETIC (2) ; et enfin le conseil et accompagnement dans le cadre de contentieux techniques - développés dans la complexité des grands buildings new-yorkais, qui sont autant de métiers familiers de Socotec en Europe et historiquement en France, , à l’exception de la gestion de contentieux dans la construction, activité nouvelle pour nous et qui rendaient ce rapprochement logique. Et enfin, nous avons apprécié la qualité de l’équipe de dirigeants qui se trouve être dans une dynamique entrepreneuriale similaire à la nôtre."
Plateformes
Avec cette acquisition, Socotec poursuit en effet sa stratégie de "plateformes" qu'il a déjà expérimentée en Europe. "A partir de cette prise de position significative sur le territoire américain, nous allons faire de plus petites acquisitions en rajoutant de nouvelles géographies ou de nouvelles prestations de service", a annoncé Hervé Montjotin. Vidaris va donc "s'exporter" hors de ses bases new-yorkaises - ce qu'elle avait d'ailleurs déjà commencé à faire à Boston, en Floride, au Texas et sur la côte Ouest des USA - pour devenir à terme, Socotec USA.
Cette acquisition portera le chiffre d’affaires du groupe Socotec à 900 M€ fin 2019, avec plus de 8000 collaborateurs, et un chiffre d’affaires hors de France de l’ordre de 43%.
(1) Architecture, Testing, Inspection et Certification) qui regroupe des services d’inspection de façades et d’analyse de l’efficience énergétique des bâtiments.
(2) ETIC (Engineering, Testing, Inspection et Certification) : Etudes d’extension de durée de vie d’infrastructures, avis d’experts lors de sinistres, tests de matériaux, contrôle non-destructif, commissioning* d’équipements industriels.
