Interview

« Sogeprom repart à la conquête de la façade atlantique »

La directrice générale de Sogeprom, Caroline Fortier, compte positionner le promoteur comme un acteur de la ville en orientant son offre sur les projets urbains mixtes et les opérations de revalorisation des centres villes. Sa stratégie est construite autour de trois axes : le positionnement métier, la formation de ses équipes et le maillage territorial.

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Caroline Fortier, directrice générale de Sogeprom

Vous avez été nommée directrice générale de Sogeprom en juillet 2018. Près d’un an après votre prise de poste, quel est votre rapport d’étonnement ?

Les rendez-vous organisés avec nos collaborateurs pour établir un diagnostic m’ont rapidement permis de comprendre que je ne devais pas établir un rapport d’étonnement, mais un plan stratégique. Ces derniers avaient besoin d’une vision pour donner plus de sens à leur métier à cause des bouleversements organisationnels vécus en 2017, notamment en Ile-de-France. Et tous souhaitaient que Sogeprom soit encore plus compétitif sur leur territoire, reconnu comme un acteur de la ville dans son ensemble.

Ces derniers ne risquent-ils pas de connaître d’autres bouleversements, alors que la Société Générale, maison mère de Sogeprom, a prévu la suppression de 1 600 postes, dont 750 en France ?

Les projets annoncés ne concernent que la banque de grande clientèle et solutions investisseurs et la banque de détail et services financiers internationaux.

Comment comptez-vous parvenir à devenir un acteur reconnu comme un promoteur de la ville ?

En développant un plan stratégique construit autour de trois axes : le positionnement métier, la formation et le maillage territorial. Le premier consiste à nous positionner comme un acteur de la ville. Nous ne devons plus seulement vendre des logements. Nous devons être ancrés dans les territoires et proches des élus. Cela passe par le réajustement de notre positionnement, pour être plus orienté sur des projets urbains mixtes et des opérations de revalorisation des centres villes. Le tout, bien sûr, en embarquant des solutions technologiques et des services en lien avec les nouveaux usages, la transition énergétique, etc.

L’autre défi majeur pour 2019 est managérial. J’ai ressenti une véritable demande émanant des collaborateurs qui souhaitent se sentir plus utiles à la société et plus performants. J’ai donc mis sur pied un projet, nommé « UP » pour « Utiles » et « Performants » qui vise à remettre le client au centre du modèle de Sogeprom. Pour accompagner nos équipes, je souhaite mettre en place un important un plan de formation qui concerne tous les collaborateurs : le top management, le management intermédiaire et l’ensemble des talents. Chaque salarié doit bénéficier d’une formation par an, c’est-à-dire, participer à un séminaire, une formation structurée par les ressources humaines, faire partie d’un club, etc. Ce qui pourrait prendre la forme d’une « Sogeprom Academy ».

Enfin, nous devons repartir à la conquête de la façade atlantique. Je pense par exemple, à Rennes et Nantes, où nous devons recréer des partenariats avec des promoteurs locaux. A Bordeaux, où nous allons rouvrir une filiale prochainement d’où nous pourrions rayonner sur toute la façade sud-ouest.

Vous souhaitez être plus proche des territoires. Quel sera le rôle des équipes basées au siège situé à La Défense ?

Le siège doit apporter plus de services structurés aux équipes qui développent le business sur le terrain. Avec leur accord, j’ai créé quatre directions : une direction Technique éco-construction et innovation, une direction des Partenariats institutionnels et de la promotion associée, une direction de la Capitalisation et de l’accompagnement des régions et enfin, une direction commerciale et marketing résidentiel.

Toutes les filiales en région, y compris celle basée en Ile-de-France, ont besoin de capitaliser les bonnes idées qui émanent du terrain, mais qui ne sont pas toujours partagées avec les autres structures régionales. Le siège doit en être le réceptacle pour apporter des services complémentaires. Il peut, par exemple, aider nos business units lorsqu’elles répondent à un concours lancé par une collectivité locale. Il peut également sourcer et conseiller des partenaires, comme un bureau d’étude spécialisé sur tel créneau, ou des architectes reconnus sur un secteur en particulier, etc. 

Quels résultats avez-vous enregistrés en 2018 ?

En 2018, nous avons enregistré 3 042 réservation de logements, ce qui représente un chiffre d’affaires (CA) de 730,7 M€. Du côté de l’immobilier tertiaire, 39 759 m² ont été réservés, permettant de générer un chiffre d’affaires de 228,4 M€. Pour 2019, nous ambitionnons d’atteindre 3 616 réservations de logements (840,3 M€ de CA attendus) et 55 678 m² tertiaires réservés (201,6 M€ de CA).

Et quels sont vos objectifs de développement ?

Le développement en Ile-de-France n’est pas à la hauteur de ce que Sogeprom sait faire. En plus de développer nos positions dans l’Ouest, je souhaite accompagner et renforcer encore nos équipes déjà structurées en filiales régionales et basées à Lyon, Lille, Caen, Toulouse, Montpellier, Nice, Marseille, Grenoble, Orléans, Tours. Enfin, nous développerons les ventes en bloc notamment auprès des bailleurs sociaux et des investisseurs institutionnels grâce aux synergies renforcées avec les filiales de Société Générale. À court terme, nous sommes réellement capables non seulement de rester dans le top 10 des promoteurs français mais d’améliorer nos performances. Je souhaite que chaque collaborateur soit très fier d’être Sogeprom.

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