La loi sur l'air du 30 décembre 1996, et en particulier l'article 14 concernant les déplacements urbains, prévoit « l'organisation du stationnement sur le domaine public, sur voirie ou souterrain, notamment la classification des voies selon les catégories d'usagers admis à y faire stationner leur véhicule, et les conditions de sa tarification... ».
Ces nouvelles obligations vont bouleverser les missions des exploitants décidés à ne pas rater le coche. « Les 25 décrets d'application et les circulaires ne sont pas encore sortis, aussi nous devons nous mobiliser », a averti, le 10 octobre à Dijon, Bernard Latronico, président de l'association Parkopolis, qui rassemble fournisseurs, prestataires de services, exploitants et techniciens des collectivités locales.
De nouvelles pistes pour réduire la circulation
Une certaine tendance « écologiste » voulant que la voiture soit amenée dans les prochaines années à céder aux autres modes de transport une partie de sa place dans les centres-villes, qu'il s'agisse du partage de la voirie ou des priorités urbanistiques, les organisateurs du stationnement imaginent de nouveaux scénarios d'organisation.
Une première piste consiste à renchérir le coût des places de surface afin d'accélérer la rotation des automobilistes. « Sur 8 heures, 2 heures et demie sont aujourd'hui, en moyenne, réellement payées », assure Bernard Latronico. La présence d'agents à la place des parcomètres, expérimentée dans quelques villes, peut être une façon de favoriser cette rotation.
En outre, Parkopolis propose la dépénalisation des PV pour défaut de stationnement et leur réévaluation « car leur tarif (75 F), inchangé depuis 1985, n'est pas dissuasif ».
La seconde piste pour réduire la circulation dans les centres-villes consisterait à réduire les tarifs du stationnement d'ouvrage par rapport au stationnement de surface. Il faudrait simplement prévoir, dans l'hypothèse où l'exploitant est privé, une compensation de la part de la collectivité. Déjà bousculés par la loi Sapin, les professionnels du stationnement sont par ailleurs prêts à examiner toutes les solutions alternatives : covoiturage, voiture en libre-service, taxi collectif, parcs relais en périphérie.
Il en va de l'avenir de leur profession qui, depuis un an, a connu un arrêt brutal des délégations de service. « C'est une conséquence directe de la loi Sapin, car les règles de concurrence, mal définies, ont fait peur aux élus. » Une autre conséquence est un phénomène de concentration, à l'oeuvre au sein des groupes privés en charge du stationnement. « Seuls peuvent survivre les exploitants qui ont un fonds de commerce amorti, constitué il y a 10-15 ans », affirme le président de Parkopolis.
PHOTO :
Le stationnement, avec les nouvelles lois, doit devenir un élément de régulation et d'organisation de la ville.