Habitués à de fréquents embouteillages aux abords de l'unique pont qui les relie à leurs voisins allemands, les Strasbourgeois disposeront jeudi d'un nouveau point de passage vers la rive droite du Rhin, un ouvrage de 65 millions d'euros dont la nécessité était évoquée depuis plus de 40 ans.
Long de 457 mètres, le pont Pierre Pflimlin, du nom de l'ancien président du Parlement européen et ancien maire de Strasbourg, devrait absorber dès sa mise en service un flot de quelque 10.000 véhicules par jour, soit un tiers de la circulation quotidienne sur le Pont de l'Europe, qui relie la capitale alsacienne à son faubourg allemand de Kehl.
Le nouvel ouvrage, construit à une dizaine de kilomètres au sud de Strasbourg, sera surtout emprunté par un millier de camions par jour, ce qui désengorgera d'autant le centre-ville.
La nécessité de cette nouvelle infrastructure, qui reliera les autoroutes Mulhouse-Strasbourg, côté français, et Bâle-Fribourg-Francfort, côté allemand, avait été évoquée dès 1959 entre Paris et Bonn.
Après son inauguration, jeudi après-midi en présence du ministre français des Transports Gilles de Robien et du ministre-président du Land du Bade-Wurtemberg Erwin Teufel, le pont Pflimlin deviendra le 11ème point de passage sur la partie franco-allemande du Rhin : sur 200 km, la frontière naturelle entre les deux Etats ne compte que huit ponts et trois franchissements à la faveur de barrages, auxquels il faut ajouter trois bacs.
L'ouvrage, dont la construction aura duré plus de deux ans et coûté quelque 64,8 millions d'euros --financés à 55,5% par la France, 38,6% par l'Allemagne et 5,9% par l'Union européenne-- devrait en outre sensiblement améliorer l'accessibilité de l'aéroport de Strasbourg-Entzheim pour la clientèle allemande.
A partir de jeudi, la plate-forme internatioanle ne sera plus qu'à 20 minutes en voiture, au lieu de 50, de la ville allemande d'Offenburg (50.000 habitants), et à trois quarts d'heure de Fribourg-en-Breisgau (200.000 habitants). De quoi remonter le moral d'un aéroport souvent décrié, notamment par les députés européens, pour le faible nombre des dessertes qu'il propose.
(avec AFP)