Le magnat japonais de l'immobilier Minoru Mori, qui a changé le profil de la ville de Tokyo, s'est dit confiant dans l'avenir du marché de la capitale nippone au coeur de laquelle il veut rendre ses habitants en s'inspirant de Paris.
"Les gens parlent de récession mais je dirai 'quelle récession ?', a-t-il déclaré devant le club des correspondants étrangers de Tokyo, en évoquant le nombre croissant de locataires de son énorme complexe résidentiel, de bureaux, boutiques et musées, Roppongi Hills, ouvert en avril dernier.
M. Mori veut créer "une ville dans la ville", en concentrant travail, logement, espaces de loisirs et d'éducation dans des gratte-ciel au centre de Tokyo. Ses modèles sont Paris et New York, dont un grand nombre d'habitants vivent non loin de leur lieu de travail, contrairement à ceux de Tokyo éloignés en moyenne de 70 minutes du leur, a-t-il expliqué.
Il affirme pouvoir couvrir le centre de la capitale de tours, à l'image de Manhattan, sans encourir de pertes ou de chute des taux d'occupation de ses immeubles.
Manhattan a 1,48 million d'habitants permanents contre une population de 3,38 millions dans la journée tandis qu'à Paris ces deux chiffres sont encore plus rapprochés avec 2,15 millions derésidents intra-muros et une population diurne de 2,93 millions, selon des données de Mori Building.
Le centre de Tokyo, pris sur une surface similaire de 6.000 hectares, attire 3,13 millions de personnes mais sa population tombe à 560.000 à la fin de la journée de travail.
La société familiale Mori Building Co. Ltd. a également réaffirmé mardi ses ambitions en Asie, notamment aux Philippines, en Thailande et surtout en Chine, où elle construit le Shanghai World Financial Center, qui doit devenir fin 2007 la plus haute tour du monde avec 492 mètres, antennes comprises.
Sa filiale à 100%, Forest Overseas Co. Ltd., actuellement chargée de ce projet, a construit des gratte-ciel dans la ville chinoise de Dalian, ainsi qu'à Ho Chi Minh-ville au Vietnam, et à Houston au Texas.