Un mois et demi a suffi à quatre personnes pour réaliser un mur de 35 mètres de long pour 8 m de haut au point le plus élevé, au cours de l’automne dernier, à Oberhausbergen (ouest de Strasbourg). L’opération s’est effectuée avec une pelle mécanique. « Avec la solution du filet à gabion, initialement envisagée, il aurait fallu deux fois plus de temps et de personnel », commente Stéphane Gartiser, conducteur de travaux chez Lingenheld Travaux publics. Dans un environnement urbain, l’entreprise a d’autant plus apprécié Stonebox que cette technique se révèle économe en espace de stockage. L’ouvrage de 700 m3 vise à préserver une rue d’Ober-hausbergen des coulées de boues et à sécuriser des canalisations qui surplombent cette rue.
Les performances du chantier d’Obershausbergen résultent d’un procédé industriel allemand dont deux entreprises françaises se partagent l’exploitation en France : l’alsacien Leonhart et le bourguignon SETP. Ces industriels livrent aux entreprises de travaux des cages métalliques remplies de pierres compactées. Des agrafes permettent de liaisonner les cages.
Fiabilité, économieet esthétique. La stabilité des ouvrages repose sur leur poids. Le brevet détenu par l’entreprise Franken Schotter porte sur l’anse de levage qui passe à travers les caisses. Des essais menés, en 2004, par le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) ont permis de garantir les qualités du matériau face aux risques suivants : glissance entre Stonebox et béton, flexion de la maille, cycle de vie de la cage, agressions du sel et du gel. L’industriel inclut les études de stabilité du mur dans son prix : une prestation confiée au bourguignon Hydro’Géotechnique. « La réduction du risque de déformation constitue, à mon avis, le principal avantage par rapport au filet à gabion », commente Stéphane Sciquot, responsable des pierres naturelles au groupe Leonhart.
L’exemple d’Oberhausbergen illustre l’avantage économique de la solution : seul à proposer Stonebox, Lingenheld a remporté le marché avec l’offre la plus compétitive, malgré un prix d’achat du matériau plus élevé que celui du filet à gabions. Pour se conformer au cahier des clauses techniques particulières qui prévoyait des pierres roses, en harmonie avec l’église voisine, Lingenheld a confié à Leonhart les pierres de sa propre carrière de Senones (Vosges). L’offre standard n’intégrait pas la teinte requise. Cet épisode confirme l’importance de l’atout esthétique du procédé. L’industriel alsacien confirme : « Nous n’avions pas pensé tout de suite à la clientèle des paysagistes, qui se révèle très demandeuse. »

