Depuis 2019, l’entreprise Trespa, fabricant hollandais de façade en bois, a développé le projet « Second Life », qui vise au réemploi de ses panneaux en Allemagne, aux Pays-Bas et en Belgique. Mais c’est bien en France que le projet est le plus mature. Il s’agit de démonter les anciens panneaux, lors d’un projet de réhabilitation par exemple, puis de les réemployer pour approvisionner les entreprises locales quasi-gratuitement. Par exemple, l’entreprise Duplex Studio s’en sert pour fabriquer des sièges et des luminaires, mais d’autres partenaires en font des abribus ou du mobilier urbain en général. En l’absence de repreneur local, Trespa France se charge de renvoyer les panneaux vers son site de production à Weert (Pays-Bas) pour les centraliser, les nettoyer et éventuellement les recouper, selon les demandes. Frédéric Plasseraud, directeur marketing de Trespa International, insiste : « grâce à la qualité de nos produits, nous n’avons pas besoin d’effectuer de retraitement. » Les produits de seconde main sont ensuite vendus entre 10 à 30€/m² HT.

Un projet qui nécessite une forte attention quant aux chantiers de dépose, soient les projets réalisés depuis plusieurs décennies, mais surtout les acteurs en demande de bois robustes. Depuis 3 ans, 20 projets de réemploi ont été menés à bien en France. En revanche, le réemploi directement en façades n’est pas pratiqué pour des questions d’assurance, notamment sur l’aspect de la résistance au feu. Les produits sont garantis 10 ans en façade, grâce au recours à la technologie EBC, soit un bombardement d’électron comparable au micro-ondes, qui assure la stabilité des couleurs et une facilité d’entretien (anti-tag).
Panneaux en fibres de bois
Trespa fabrique des façades en bois, surtout pour du bardage ventilé, mais aussi des brise-soleil ou des surfaces de toit, pour du résidentiel comme du tertiaire. Les panneaux sont compatibles avec tous les isolants et se composent à 70% de fibres de bois (copeaux et kraft) et 30% de résine thermodurcissable pour des formats allant jusqu’à 4,27 x 2,13 m. Trespa se fournit uniquement auprès de scieries européennes – dont une partie dans les Vosges – qui lui livrent essentiellement leurs coproduits pour fabriquer la fibre de bois. Frédéric Plasseraud met en avant un poids carbone avantageux, inscrit sur les FDES individuelles de chacun des 8 produits, soit entre 5 et 15 kg d’équivalent CO2/m².

30 M€ en France
L’entreprise, qui fête ses 65 ans, est basée à Weert (Pays-Bas), à côté d’Eindhoven où le siège social abrite le site de production et la division R&D. Son chiffre d’affaires monde s’élève à 240 M€ en 2024, dont 30 M€ dans l’Hexagone. La France représente son 3e marché (sur plus de 50 pays) avec un volume de 500 000 m² de panneaux par an. La distribution française passe à 80% par le négoce et 20% par des grands comptes traités en direct. 60% des ventes se font sur la base de projets suivi et 40% concernent le diffus. L’entité Trespa France cumule 26 ans d’existence et compte 19 salariés. Parmi les trois gammes de façade, c’est surtout la gamme Izeon qui vise la distribution, en 6 mm avec un coloris uni.