« Dans quelques années, si nous ne faisons rien pour que les véhicules électriques ne se rechargent pas tous au même moment, il y aura de gros problèmes de pointe de consommation à gérer », explique Michèle Bellon, présidente du directoire d’ERDF. C’est le genre de problème, résolu en l’occurrence par l’effacement (voir lexique page 40), que le projet Sogrid se propose de simplifier. Lancé à Toulouse et conçu en réponse à un appel à manifestations d’intérêt de l’Ademe sur les réseaux électriques intelligents, Sogrid (pour Sud-Ouest Grid) vise à développer une chaîne de communication plus performante qu’aujourd’hui pour tous les équipements connectés sur l’ensemble du réseau moyenne et basse tension, jusqu’au compteur des clients. Des compteurs pour lesquels STMicroelectronics va concevoir une nouvelle puce électronique dotée à la fois de fonctions de mesure (puissance active, réactive et apparente), de calcul et de communication de données numériques en « Full CPL » (courants porteurs en ligne). L’un des atouts de ce composant sera la possibilité de connaître en temps réel l’état de charge du réseau, de façon notamment à mieux gérer les ordres d’effacement. « C’est un nouveau système de communication et une nouvelle génération de compteurs qui vont émerger de ce projet », précise Michèle Bellon. Dans un second temps, à partir de 2014, une expérimentation grandeur nature auprès de 1 000 clients sera menée sur le territoire de Toulouse Métropole afin de valider les performances du dispositif, à la fois en zone rurale et en zone urbaine. Malgré les nouvelles fonctionnalités liées à l’intégration de la puce STMicroelectronics, le compteur communicant pourra cohabiter avec les installations plus anciennes (équipées du compteur Linky) et ne coûtera pas plus cher, assure ERDF. A terme, l’objectif des dix partenaires du projet est de faire reconnaître cette chaîne de communication CPL comme un standard international dans le domaine du smart grid.
