Le Sénat a adopté jeudi une proposition de loi de Roger Karoutchi visant à la création d'un "établissement public de gestion du quartier d'affaires de La Défense", traduction législative du "plan de renouveau" annoncé par le gouvernement l'été dernier.
Habilité à gérer les ouvrages et espaces publics, ainsi que les services d'intérêt général du quartier, cet établissement public local à caractère industriel et commercial (EPIC), réunira dans son conseil d'administration des représentants des communes de Courbevoie et de Puteaux, ainsi que du département des Hauts-de-Seine.
A la différence de l'EPAD (établissement public pour l'aménagement de La Défense), actuel organe de gestion qui ne dispose d'aucune ressource fiscale, le nouvel EPIC sera financé par les collectivités territoriales qui en sont membres et par les diverses ressources qu'il sera en mesure de générer.
Dans la ligne du plan de renouveau que Dominique Perben, en tant que ministre de l'Equipement, et Nicolas Sarkozy, en tant que président du Conseil général des Hauts-de-Seine, avaient présenté le 25 juillet, le texte tend en outre à "clarifier et sécuriser les règles d'urbanisme applicables" dans le quartier de La Défense.
Situé à l'ouest de Paris, dans le prolongement des Champs-Elysées, La Défense est le premier quartier d'affaires européen, avec 1.500 sièges sociaux, plus de 3 millions de m2 de bureaux, 600.000 m2 de logements et 200.000 m2 de commerces.
C'est aussi "l'un des premiers quartiers d'affaires du monde en termes de développement durable", a souligné le rapporteur Dominique Braye (UMP), puisque 86% des quelque 170.000 salariés qui y travaillent chaque jour "s'y rendent en transport en commun".
Créé il y a près de 50 ans, le quartier de La Défense a toutefois vu son attractivité péricliter ces dernières années du fait du vieillissement du bâti. Ainsi sur dix groupes mondiaux qui s'y étaient implantés en 1995, il n'en reste plus que trois.
Aux termes d'un amendement proposé par le ministre délégué aux Collectivités territoriales Brice Hortefeux, le texte adopté par les sénateurs prévoit en outre la création auprès du conseil d'administration de l'établissement d'un comité consultatif représentant les usagers du site.
PS et PCF ont voté contre la proposition de loi. Ils lui reprochent de déséquilibrer le développement de la région de la capitale en faveur de l'Ouest parisien, déjà privilégié. L'UMP et l'UDF ont voté pour.
AFP