Le futur quartier d'habitation de Boissières (Lot) va entrer en phase opérationnelle, avec des travaux de viabilisation prévus cet automne. La réalisation de cet écohameau aura valeur d'exemple. Etendu d'est en ouest, le long d'une route départementale, il se situe dans un contexte rural peu urbanisé mais occupe les terrains d'une ancienne briqueterie du XIX siècle acquise par le maître d'ouvrage.
« Le projet est né de la volonté des élus de valoriser cet emblème de notre territoire, témoignage d'une activité industrielle passée. Dans cette logique, nous avons affirmé notre volonté de mixité sociale et fonctionnelle mais aussi de prise en compte de l'environnement. Le lotissement, éloigné du bourg de plus d'un kilomètre, doit être un vrai quartier avec la possibilité d'y travailler et de se rencontrer », déclare Karine Larroque, directrice des services à la communauté de communes de Catus (17 communes, 6 000 habitants).
Le programme comporte l'aménagement de 29 lots à usage d'habitation d'une superficie moyenne de 590 m, dont la moitié destinée à des logements sociaux. Il comprend aussi la réhabilitation du hangar et des anciens fours de la briqueterie, respectivement transformés en halle et lieu de mémoire.
Modernité et architecture locale
Le projet s'inscrit dans une réflexion globale posant la question de la maîtrise du foncier et de l'organisation de l'habitat neuf dans un département où l'on observe des phénomènes d'étalement urbain sur du parcellaire agricole. L'équipe lauréate a d'ailleurs participé au débat dans le cadre du concours d'urbanisme organisé en 2007 par le Parc naturel régional (PNR) des Causses du Quercy sur le thème des « nouveaux hameaux-nouveaux quartiers en milieu rural », avec l'assistance technique du CAUE (conseil d'architecture, d'urbanisme et d'environnement) du Lot.
Voulu exemplaire, le quartier va intégrer un des trois modèles de maisons en bois conçus lors du concours d'architecture organisé par le Pays bourian, en parallèle de celui du PNR des Causses du Quercy, pour associer modernité et architecture locale. « Dans cet esprit, nous proposerons aux futurs acquéreurs de s'inspirer de la maison rurale, composée d'un corps principal de forme simple, complétée au fil du temps de volumes de plus petite taille à faible pente. Au niveau des matériaux, nous interdirons l'emploi du parpaing et du PVC », précise l'architecte Philippe Bergès.
Pour garantir densité et ensoleillement optimal, le règlement imposera aux futurs acquéreurs la mitoyenneté et l'implantation des constructions en limite des parcelles. Protégées au nord par la pente avec des façades côté sud, elles n'excéderont pas le R 1 ou le R 2.
L'autre parti a été de s'adapter à la topographie naturelle du site, pourtant contraignant avec sa pente de 20 % et sa forme allongée. Le terrain argileux impose, par exemple, le stockage des eaux pluviales dans une noue paysagère placée en bas de la pente. Il a aussi déterminé le choix de plantes rustiques adaptées destinées à créer de la biodiversité sur l'ancien site industriel.
Le quartier est organisé autour de l'axe central, qui desservira le lotissement, avec la forêt au nord et la noue paysagère au sud. Il se caractérisera par un réseau de cheminements de circulation douce. La place centrale, située à l'est de la briqueterie, se composera d'un espace minéral libre, d'un verger et de pelouses, qui feront office de zone tampon lors des fortes pluies.
Pour préserver la structure du quartier, les lots seront vendus avec un garage déjà construit. Les parkings collectifs seront placés à la périphérie, pour minimiser l'impact visuel des automobiles.
