Une façade ondulée en béton nanolasuré

Installée au bord de la rivière Durance, l'extension du centre hospitalier Henri-Duffaut d'Avignon (Vaucluse) a été réalisée par les architectes parisiens Gilles Bouchez et Jean-Philippe Pargade. Pour habiller ce long volume massif décollé du sol, ses concepteurs ont souhaité l'envelopper d'une peau qui soit « aussi vivante qu'un lit de galets transparaissant au travers de l'eau courante».

Image d'illustration de l'article
Les panneaux (3,60 m x 2,60 m) réalisés en béton de ciment gris composent une façade ondulante. Leur raccordement est invisible. La finition est obtenue à partir d'une lasure complétée de particules nanométriques de mica.

A partir de ce cahier des charges, et après avoir opté pour l'emploi de panneaux préfabriqués, le plasticien lyonnais Pascal Jacquet a réalisé une maquette en terre glaise qui, après mise au point, a permis la réalisation des matrices élastomères de coffrage (3,60 m x 2,60 m), dont le motif devait se raccorder de façon continue dans les deux directions. Après accrochage in situ, la touche finale est apportée par l'application d'une « nanolasure » qui donne à la peau du béton ses couleurs et ses reflets.

Effet « gorge de pigeon »

Basée sur une formulation traditionnelle (solution de polymères en phase aqueuse), cette lasure est complétée de particules de mica de dimensions nanométriques. En plus de leur fonction esthétique (elles confèrent à la surface traitée un aspect métallique irisé à effet « gorge de pigeon »), ces nanoparticules créent une structuration de la surface qui la rend hydrofuge. Elles ralentissent ainsi l'encrassement de la façade, en facilitant l'écoulement des salissures via les eaux de pluie. La paroi traitée devient donc autonettoyante, une capacité renforcée par l'adjonction de dioxyde de titane qui dégrade les composés organiques sous l'effet du soleil, ainsi que par divers autres adjuvants qui agissent sur « la tension superficielle » de l'eau au contact du béton. Un traitement qui protège également les armatures des panneaux contre la corrosion, en limitant la pénétration du dioxyde de carbone et du dioxyde de soufre. Ainsi parée et protégée, et selon l'heure de la journée, la façade se teinte de reflets changeants aux tonalités tantôt chaudes, tantôt froides.

Dossier spécial «Béton» à retrouver dans « Le Moniteur » n°5603 du 15 avril 2011 (pp. 27-48)

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