Pour Pierre-Olivier Boyer, président du Pôle innovations constructives (PIC) maître d'ouvrage de la semaine « Construction durable » organisée au pavillon Rhône-Alpes de l'Exposition universelle de Shanghai, pas de doute, « les objectifs sont atteints ! ». Workshops, visites sur sites, rencontres business to business, conférences et tables rondes se sont enchaînées sans interruption, du 7 au 13 juin, entre professionnels de l'acte de construire français et chinois, socle d'une collaboration future espérée fructueuse.
Approche comparative
Ecoconception des bâtiments et développement durable, matériaux et systèmes constructifs, qualité de vie des espaces inté-rieurs, certification des bâtiments durables, énergies renouvelables, gestion énergétique du bâtiment et technologies innovantes, réhabilitation architecturale, structurelle et thermique de bâtiments anciens, réalisations neuves exemplaires en écoconstruction sont autant de thématiques traitées dans une approche comparative franco-chinoise.
Si le développement durable est une préoccupation commune aux acteurs français et chinois, il apparaît une différence de degré à la lumière de ces échanges qui ont rassemblé la centaine de membres de la délégation rhônalpine (1) et de cinquante à cent responsables chinois selon les thématiques.
Aujourd'hui, la Chine s'en remet à un système déclaratif, alors que la France privilégie l'administration de la preuve comme l'illustre le pavillon Rhône-Alpes (2), témoin du savoir-faire rhônalpin en matière de construction durable, bâtiment et énergie confondus. « Cette semaine thématique met en lumière le positionnement stratégique français en matière de développement durable et la vision relative chinoise qui, par exemple, ne prend pas en compte la réhabilitation du bâti », notent Thierry Rampillon et Jean-Philippe Charron, architectes, membres du PIC. « Mais l'échelle temps n'est pas la même en Chine », insiste Alain Hays, consultant international et architecte, fin connaisseur des pratiques locales. Comprendre : ce décalage sera comblé et rapidement !
Ecoquartier à la française
« Rhône-Alpes apparaît comme un centre d'expérimentation et de rayonnement de la construction durable avec une mise en réseau de tous les acteurs pour la création d'un pôle ad hoc qui pourrait travailler l'interaction entre les technologies et les valeurs d'usage », estime Pierre-Olivier Boyer. L'implication dans cette semaine du CSTB avec Bruno Mesureur, d'Effinergie avec Catherine Bonduau-Flament, du Plan bâtiment du Grenelle avec Jérôme Gatier... vaut reconnaissance de la pertinence de la démarche de Rhône-Alpes.
Un projet d'écoquartier rhônalpin en Chine pourrait être une future étape de cette collaboration, avec la mobilisation des compétences rhônalpines pour l'élaboration d'une réflexion/ébauche rapide d'un projet de mille à deux mille logements, à dupliquer éventuellement, selon le concept chinois ! Marie-Hélène Riamon, présidente de la commission Energie et climat de la région Rhône-Alpes, approuve.