A Bruxelles ou à Strasbourg, les diverses instances européennes ne tarissent pas d'éloges sur Europan, mais ne soutiennent guère autrement que symboliquement cette « ONG » européenne des villes et de la jeune architecture. Présidée par un ancien secrétaire général du Parlement européen, elle fédère pourtant 21 organisations nationales en Europe, avec un statut de partenariat spécial pour quatre pays d'Europe centrale (Bulgarie, Hongrie, République tchèque et Slovaquie).
Depuis sa création en 1982 et sessions après sessions, cet appel d'idées ouvert à tous les jeunes architectes et professionnels de la conception de moins de 40 ans fabrique peu à peu une culture européenne commune du projet architectural et urbain (au sens « urban design »). A cet égard, ce ne sont pas tant les thèmes proposés à la réflexion des candidats qui comptent que le processus mis en oeuvre, d'abord pour les élaborer, ensuite pour les appliquer à la réalité concrète des villes, enfin pour juger les projets qu'ils ont suscités et en faire la synthèse.Ce processus est long - deux ans et demi environ - car chacune de ses étapes, de la définition du thème au choix des villes partenaires jusqu'aux jurys nationaux et à la synthèse internationale de clôture, implique une multitude de rencontres, forums, débats, expositions, publications... qui sont autant de lieux de connaissance et d'échange.
Rôle de mise en réseau
Pour les villes partenaires, qu'il s'agisse de Zaanstadt aux Pays-Bas, de Sotteville-lès-Rouen ou d'Athis-Mons en France, Europan représente un relais de notoriété inespéré, mais aussi une intéressante remise en perspective des situations urbaines auxquelles elles sont confrontées, et des manières de les traiter. Pour les enseignants, chercheurs et professionnels des diverses disciplines qui participent à l'encadrement du concours via les comités scientifiques, les comités de suivi et les jurys, Europan joue un rôle non négligeable de mise en réseau.
Quant aux jeunes architectes, urbanistes et paysagistes, il les plonge avec un maximum d'atouts dans la réalité du métier qu'ils auront à construire dans un environnement sans frontières, marqué par le renouvellement urbain, la multiplicité des partenariats et l'interdisciplinarité. Quels autres jeunes professionnels peuvent se targuer de disposer d'une telle rampe de lancement ?