Au-delà de son emblématique tour en bois de neuf étages, Wood'Art est un ensemble immobilier de 13 000 m² SP situé dans l'écoquartier de la Cartoucherie, à Toulouse (Haute-Garonne). Il mixera un hôtel, 137 logements disséminés dans cinq bâtis de R + 6 à R + 8, des commerces, des services ainsi que des parkings en sous-sol.
« Ce programme était initialement prévu pour contenir 20 % de bois, mais nous sommes allés plus loin que les préconisations initiales et transformons 76 % du mode constructif habituel en bois avec à la clé une note E3-C2 du label E+C- », souligne Laurent Nicolas, directeur régional du groupe Icade, maître d'ouvrage. Une performance technique rendue possible grâce au soutien financier de la région Occitanie obtenu dans le cadre de l'appel à projet NoWatt. Plus précisément, c'est un mode constructif mixte qui a été retenu sur ce chantier qui met en œuvre du bois pour les planchers, les murs et les ossatures, mais aussi du béton pour les noyaux, le socle, les escaliers et le sous-sol. Les façades, quant à elles, seront habillées de terre cuite bicolore pour répondre aux teintes de l'architecture locale.

Poutres-échelles en métal. Côté planchers, « nous avions prévu du bois apparent en CLT, recouvert d'une dalle en béton, mais pour répondre à la réglementation incendie, nous avons finalement opté pour un complexe de 46 cm qui superpose plaque de plâtre, isolation en laine de verre, un lattis métallique nervuré avec projection de laine minérale, un plancher en CLT, de l'isolant acoustique et une chape », décrit Jérôme Llugany, chef de projet chez Maître Cube, entreprise générale spécialiste de la construction bois. Pour contreventer les bâtiments, des poutres-échelles en métal ont par ailleurs été positionnées en complément des noyaux centraux en béton.
Dans cette opération qualifiée de « prototype », mandataire et bureau de contrôle ont décidé de se passer d'appréciation technique d'expérimentation. « Pour gagner du temps, nous recourrons aux avis de chantiers », pointe Jean-Christophe Acquier, directeur des programmes chez Icade. Un échantillon à l'échelle 1 réalisé sur le site permet d'affiner les détails constructifs, d'identifier les modifications à réaliser sur le béton et de tester le calepinage de la façade pour mieux gérer la commande globale de briquettes.

Avant l'arrêt du chantier le 17 mars, le gros œuvre du béton battait son plein. Confinement oblige, Pyrénées Charpentes, chargée de toute la structure bois, a fait du stock et avancé la préfabrication en atelier. Cette étape a permis d'économiser de la main-d'œuvre lors du montage, puisque « l'équivalent de quatre corps d'état seulement intervient contre une dizaine sur un chantier classique », rappelle Jérôme Llugany. Deux semaines sont ensuite nécessaires pour monter chaque niveau, grâce à la livraison sur site des murs à ossature bois préassemblés avec leurs menuiseries et encadrements. La terre cuite est également prépositionnée en façade, tout comme le film d'étanchéité et les parements feux. Cependant, les retards provoqués par le confinement ne seront sans doute pas rattrapés. Le chantier a repris en mode dégradé le 20 avril, et les premières élévations initialement prévues fin avril ne débutent que ce mois-ci. De même, le second œuvre sera décalé en raison des contraintes sanitaires qui réduisent la productivité. La livraison est prévue pour octobre 2021.
